« Parlons pouvoir avec les «pépites de Solon» » : différence entre les versions

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Les pépites sont compilées dans 27 cartes qui sont regroupées en 9 groupes thématiques:
Les pépites sont compilées dans 27 cartes qui sont regroupées en 9 groupes thématiques:


* Le pouvoir d’agir
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* Le pouvoir de la bienveillance
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* Le pouvoir de se questionner
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* Le pouvoir de la parole
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* Le pouvoir de la clarté
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* Le pouvoir de partager
* [https://wikidespossibles.org/wiki/Parlons_pouvoir_avec_les_%C2%ABp%C3%A9pites_de_Solon%C2%BB#Le_pouvoir_de_partager Le pouvoir de partager]
* Le pouvoir extérieur
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* Le pouvoir de célébrer
* [https://wikidespossibles.org/wiki/Parlons_pouvoir_avec_les_%C2%ABp%C3%A9pites_de_Solon%C2%BB#Le_pouvoir_de_c%C3%A9l%C3%A9brer Le pouvoir de célébrer]
* Le pouvoir du chaos
* [https://wikidespossibles.org/wiki/Parlons_pouvoir_avec_les_%C2%ABp%C3%A9pites_de_Solon%C2%BB#Le_pouvoir_du_chaos Le pouvoir du chaos]


=== Le pouvoir d'agir ===
=== Le pouvoir d'agir ===

Version actuelle datée du 19 juin 2024 à 15:17

Quand Solon parle de pouvoir… “Pépites” issues du Feu de camp 2024

Lors de notre Feu de camp de mars 2024 (3 journées dédiées à nos chantiers internes) l'équipe s'est penchée, à travers divers ateliers de réflexion, sur la question du pouvoir. À l'issue de ce Feu de camp, le fruit de nos réflexions ont étés recueillis sous la forme de pépites. On les appelles nos Pépites du pouvoir!

Ces pépites ont étés édités et déclinées sous la forme d'un jeu de carte. C’est un support pour continuer à parler de pouvoir et faire vivre les apprentissages que nous avons réalisés ensemble.

Exemples de question à se poser, seul-e ou en groupe :

  • Est-ce qu’une de ces cartes m’aide à comprendre ce que je vis ?
  • Qu’est-ce que je veux incarner aujourd'hui ?
  • Qu’est-ce que je pense qui fonctionne bien / moins bien en ce moment ?

Les cartes

Les pépites sont compilées dans 27 cartes qui sont regroupées en 9 groupes thématiques:

Le pouvoir d'agir

Parfois, ne pas faire de choix est un choix

Et cela a des conséquences concrètes… Il faut donc décider consciemment ! (Et la décision peut être de ne pas faire de choix à ce moment.)

Qui a le pouvoir de faire ce choix ? A-t-on peur d’exercer ce pouvoir ?

Si personne n’agit sur la décision, on crée un vide de pouvoir, c’est-à-dire une situation où on réduit collectivement notre capacité d’action. Plutôt dommage, non ?

On a plus de facilité à donner le pouvoir qu’à le prendre

C’est beau de vouloir répartir le pouvoir et d’y être (très) attentif-ve… Mais il ne faut pas que cela nous empêche de prendre des initiatives, de voir que plus chacun-e d’entre nous a du pouvoir, plus nous en avons collectivement. Si personne n’ose assumer sa position de pouvoir, de peur de froisser, …qu’avons-nous gagné ?

Partager le pouvoir ne veut pas dire s’en priver, cela veut dire mettre ce pouvoir au service du groupe, parfois pour prendre action soi-même, parfois pour donner plus de voix à celleux qui en ont moins…

Il faut assainir nos relations de pouvoir plutôt que de vouloir les faire disparaître

N’ayons pas peur du pouvoir, ni des disparités de pouvoir entre nous ! Nous voulons réduire ces disparités et les fluidifier (sur ce sujet, c’est toi qui a le leadership, demain, sur autre chose, ce sera moi), mais pas les faire disparaître. Ce n’est ni possible, ni même souhaitable.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’assainir nos relations de pouvoir : être capable de se questionner mutuellement, de nommer et de vivre des inconforts, de travailler la confiance.

Se sentir légitime d’agir et de trancher (via son expertise, son rôle, etc.)

Aaah, se sentir légitime… Tout un défi ! Face auquel nous ne sommes pas égaux-les... On est à la croisée de responsabilités individuelles et collectives :

→ le groupe doit créer les conditions propices à ce sentiment de légitimité (processus, culture) ;

→ les individus doivent le cultiver de l’intérieur (questions pour s’aider: si moi, je ne me sens pas légitime, qui le pourrait ? Et si personne ne se sent légitime, que va-t-il se passer ?)

Le pouvoir de la bienveillance

Douceur, douceur, douceur

La douceur envers nous-mêmes et la douceur envers les autres… On a tellement besoin de ça !

Le monde dans lequel nous vivons est très exigeant et on aimerait qu’un environnement de travail fidèle à notre idéal de TSÉ soit plus respectueux de nos limites… Mais dans les faits, cet idéal nous ajoute des exigences.

Alors… douceur, douceur, douceur…

Le pouvoir d’avouer un pet

Travailler en autogestion n’est pas de tout repos. Cela demande de déconstruire beaucoup de nos schémas en matière de pouvoir.  Cette déconstruction demande des individus le courage d’être transparents et vulnérables. Et que peut faire le groupe ? De la bienveillance les un-e-s envers les autres. Notre capacité d’écoute est une force.

Humilité + Imperfection = + de bonheur

Hey, devine quoi ? Solon ne sera jamais parfait et ne va pas toute régler les problèmes du monde ! Relax :)

Le pouvoir de se questionner

Le rank, un outil pour explorer (et non pour juger :))

Le rank (ou “statut”) nous aide à comprendre d’où vient le pouvoir, le nôtre et celui des autres. C’est un langage commun pour parler de pouvoir et pour identifier des tensions. On a souvent plus de rank que ce qu’on croit. D’après ce modèle, les conflits sont toujours issus d’une non-conscience de rank.

Tableau explicatif des quatre types de ranks

Plus on a du rank social, moins on en a conscience

C’est comme l’air qu’on respire : lorsqu’il est là en abondance, on a le luxe de ne pas se rendre compte de sa présence. En langage EDI, on parlerait de privilèges. C’est un vrai travail de prendre conscience de son rank / ses privilèges (lectures, podcasts, discussions, …).

Faire évoluer notre rapport au pouvoir et nos relations les un-es avec les autres implique que nous fassions ce travail-là.

Les gens agissent avec nous comme si on était conscient-e de notre rank

Iels nous attribuent un rank (consciemment ou non) et interagissent avec nous sur cette base. Moins les personnes dans la situation ont conscience du rank qu’elles ont, qu’elles attribuent aux autres et que les autres leur attribuent, plus l’interaction s’appuie sur des bases bancales.

Si j’ai du rank sans le savoir, je peux abuser du pouvoir

… Tandis que si j’ai conscience de ce rank, je peux alors l’utiliser au service du Nous.

Par exemple, si j’ai beaucoup de rank dans une situation donnée mais que je n’en ai pas conscience, je peux pousser mon point au détriment de l’avis de celleux qui sont moins en capacité de faire valoir le leur. Mais si j’ai conscience de ce rank, je peux décider de m’en servir pour mieux partager la parole.

Questionner ses perceptions du pouvoir des autres (et du sien)

On peut tellement se tromper sur nos perceptions du pouvoir ! Et on peut avoir tendance à surévaluer celui des autres et sous-évaluer le sien… Et ne pas se rendre compte qu’on a ces perceptions. C'est une bonne pratique que de remettre en question nos perceptions.

Le pouvoir de la parole

Le pouvoir commence avec la parole

Nommer, prendre la parole, c’est prendre son pouvoir. Sans cette première étape, le partage du pouvoir est difficile.

Chez Solon, même si ce n’est pas parfait, chaque voix a du pouvoir… prenons le nôtre !

Dans ce groupe, ma voix est la bienvenue, même si c’est inconfortable

On est à la croisée de responsabilités individuelles et collectives :

  • le groupe doit créer les conditions propices à la prise de parole
  • les individus doivent apprendre à la prendre, même lorsque c’est inconfortable.

Attention, danger ! Dire qu’il y a des non-dits = prophétie auto-réalisatrice

Dire qu’il y a des non-dits crée un vide pouvoir, c’est–à-dire qu’on sait collectivement que quelque chose ne va pas mais sans savoir quoi et on perd donc toute capacité d’action. On crée petit à petit un contexte où des sujets (flous, vu qu’on ne sait pas collectivement de quoi on parle) deviennent tabous et les non-dits grossissent → Moins on en sait, plus on imagine…

C’est correct de nommer qu’il ya des non-dits, mais il faut ensuite trouver des moyens de les lever.

Le pouvoir de la clarté

Plus de clarté = plus de confiance = plus de partage du pouvoir

Pas de partage du pouvoir sans clarté! Les choses peuvent être claires pour soi, mais tant que cette clarté n’est pas étendue au reste de l’équipe, le pouvoir reste concentré dans nos mains. La clarté renforce la confiance collective et permet le partage du pouvoir. Même si une chose nous paraît évidente, il est important de rester aux aguets car ce n’est peut-être pas clair pour tout le monde.

Plus de flou = plus de pouvoir implicite = moins de partage du pouvoir

Le flou, il est un peu partout et c’est normal! Cependant, il peut créer du pouvoir implicite, et ça c’est moins le fun. Le pouvoir implicite c’est quand le pouvoir se retrouve dans un endroit sans l’accord explicite des personnes concernées et sans être formalisé. Il est souvent source de tensions car on n’agit pas sur une base commune, sans même pouvoir bien comprendre d’où ça vient! Dans ces cas, identifier et nommer le flou est nécessaire pour amener la clarté qui permet à son tour d’expliciter qui a le pouvoir et/ou de le remettre en circulation.

Savoir c’est pouvoir

Bien sûr, on ne peut pas tout savoir et différentes responsabilités impliquent différents savoirs. Cela dit, il est important que les savoirs produits et utilisés par les membres d’une équipe soient facilement accessibles par toustes. Les savoirs qui permettent de penser, de planifier et d’agir doivent, autant que possible être partagés de manière transparente afin de favoriser une meilleure répartition du pouvoir.

Le pouvoir de partager

Le pouvoir peut se concentrer un moment…  à condition qu’il continue à circuler!

C’est normal que le pouvoir se concentre quelque part. Oui oui, tu as bien lu. Même dans les équipes en autogestion, le pouvoir, au fil du temps et des projets peut se concentrer à certains endroits… avant de se déplacer! L’important, à la fin c’est moins que le pouvoir soit distribué de manière parfaitement uniforme, mais qu’il circule, comme un ballon dans une partie de volleyball… mais pas comme une patate chaude, idéalement.

Qui parle et qui est écouté

Le partage du pouvoir commence par l’écoute. Dans une équipe, c’est un bon réflexe de prêter attention aux échanges entre les gens. Au-delà de ce que les gens disent et comprennent, qui, en fait, est écouté? Pour garantir une saine circulation du pouvoir il y a plusieurs questions utiles à se poser:

Qui parle et qui écoute (pas toujours pareil!) ?

Qui ne parle pas?

Qui n’est pas entendu?

Le pouvoir de/à l'extérieur

Amplifier le pouvoir citoyen: Le pouvoir qui stimule celui des autres

Pourquoi on veut du pouvoir? Parce qu’il est utile! Une des plus belles propriétés du pouvoir c’est que si on s’en sert correctement, il peut multiplier celui des autres: le pouvoir est la flamme d’une bougie, pas une pointe de tarte!

Si on expérimente tout ça dans l’équipe, c’est pour le transmettre à l’extérieur. Car c’est ça, la mission de Solon: le pouvoir de créer, de transformer, de soutenir et surtout, d’amplifier le pouvoir d’agir citoyen!

Des forces extérieures qui limitent notre pouvoir

Pleins de forces extérieures limitent notre pouvoir interne. Que ce soit les exigences de bailleurs de fonds, des normes sociales, des impératifs financiers ou les attentes de partenaires, le pouvoir d’agir de l’équipe n’existe pas en vase clos. Essayer d’entrevoir les différentes manières dont notre pouvoir d’agir est limité par des forces extérieures c’est la première étape pour mieux se comprendre en tant qu’équipe.

Des forces extérieures qui limitent notre pouvoir

Pleins de forces extérieures limitent notre pouvoir interne. Que ce soit les exigences de bailleurs de fonds, des normes sociales, des impératifs financiers ou les attentes de partenaires, le pouvoir d’agir de l’équipe n’existe pas en vase clos. Essayer d’entrevoir les différentes manières dont notre pouvoir d’agir est limité par des forces extérieures c’est la première étape pour mieux se comprendre en tant qu’équipe.

Le pouvoir de célébrer

Ça va vraiment bien quand même!

Il est facile d’être critique face à nous-même et notre équipe, surtout quand on a tendance à ne plus voir que le négatif. Mais, vis-à-vis de nous même, on a la responsabilité de reconnaître ce qui va bien et de le célébrer. C’est un moteur puissant! Qu’est-ce qui va bien et à quoi on est bon-nes? Qu’est-ce qui est beau et qui existe grâce à nous? Quelles gratitudes est-ce qu’on accumule ensemble?

On se fait confiance et c’est beau

La confiance permet de se donner l’espace d’expérimenter, d’avancer chacun-e à sa manière mais ensemble. À ne pas sous-estimer! Il n’y a pas de réel partage du pouvoir sans confiance mutuelle C’est agréable de prendre le temps de voir ce que cette confiance a fait naître et où elle nous a amenée. Elle nous permet de créer collectivement des choses qui nous dépassent individuellement!

Il y a de l’humour et de la douceur entre nous

Si on est là, honnêtement, c’est surtout parce que c’est le fun! Être capable de rire, s’amuser et de prendre soin des un-es et des autres c’est un super pouvoir qui n’est vraiment pas donné à toutes les équipes alors on peut en être fier-e! L’humour et la douceur nous permettent de se faire confiance, d’être créatif et d’avancer!

Le pouvoir du chaos

Accepter une perte de contrôle

Que ça nous plaise ou non, l’autogestion implique nécessairement une perte de contrôle. Parce qu’on se partage le pouvoir, il faut accepter que des choses nous échappent, même si c’est inconfortable. C’est normal! Est-ce que cette perte de contrôle me dérange ?  Pourquoi? Si j’ai confiance en mes collègues, le lâcher prise est un signe que le pouvoir circule et ça, ça fait du bien!

Le chaos peut être un signe de vitalité

Difficile de suivre le fil de tout ce qui se passe? Des titres de projets qui changent, des sous-projets qui émergent, des comités qui se dissolvent, émergent, des documents qui se perdent… C’est  chaotique, mais il est important de savoir distinguer un chaos destructeur d’un espace de vitalité et d’émergence! Après tout, est-il possible de bâtir une équipe mouvante en autogestion au service du pouvoir d’agir citoyen et s’attendre que les résultats soient prédictibles et ordonnés? Dans ce cas-ci, le chaos c’est la vitalité!