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* CAMILLE BUTZBACH - RÉCIT, RECHERCHE ET MOBILISATION DES CONNAISSANCES
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Version actuelle datée du 18 novembre 2022 à 16:47

Projet Notre voisinage - Arrondissement Ahuntsic-Cartierville Voisinage Tolhurst / Saint-Benoît: Évaluation et plan de suivi

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Contexte

Parlez-nous de la communauté dans laquelle vous avez mené l’initiative de R&D sociale de notre voisinage.

Choix du voisinage

Le projet Notre voisinage fait partie intégrante du développement de la mission de Solon dans Ahuntsic, ce qui a permis à l’équipe de s’engager pleinement dans sa réalisation. Pour rappel, Solon suscite et accompagne l’action citoyenne dans le déploiement de projets collectifs locaux, pour créer des milieux de vie conviviaux, solidaires et écologiques. Basé initialement dans le quartier de Rosemont-La Petite-Patrie, notre organisme travaille depuis le printemps 2020 à développer sa mission dans Ahuntsic.

"De plus, le projet Notre voisinage s’inscrit directement dans la sixième grande priorité d’intervention du Plan stratégique de développement durable de 2019-2025 de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, dont l’objectif est «de répondre aux besoins de la population de manière juste et équitable, en mettant en place des mécanismes qui favorisent la solidarité et l’inclusion afin de renforcer la résilience de la communauté." - Émilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville

Enfin, le projet Notre voisinage a permis d’expérimenter de nouvelles approches pour la mise en action citoyenne (Projets clés en main, impact direct et rapide, résultats et apprentissages collectifs).

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La carte nous montre 3 zones à découvrir :

  1. Le voisinage initial pour implanter le projet Notre voisinage Tolhurst/St-Benoît (triangle bleu) dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.
  2. Les zones principales visées dans le voisinage Tolhurst/St-Benoît : Terrasse Fleury, Place Meilleur et HLM Meunier-Tolhurst.
  3. La zone de distribution des journaux par Poste Canada (Zone en vert).

Il faut noter que les journaux ont été distribués dans la zone en vert sur la carte ci-dessus afin de ne pas ghettoïser le projet dans une petite zone socio démographiquement homogène (triangle bleu). L’idée est d’ouvrir l’accès au milieu plus aisé pour provoquer des rencontres riches et inspirantes. Le voisinage choisi initialement au sein d’Ahuntsic pour mener cette expérimentation est celui de Tolhurst/St-Benoît (triangle bleu), pour plusieurs raisons :

  • Volonté de Solon de mettre en place un tiers-lieu dans Ahuntsic : le projet Notre voisinage représentait donc une opportunité de travailler avec un public différent de celui avec qui Solon a l’habitude de travailler dans Rosemont La Petite-Patrie (population issue de la diversité ethno-culturelle et de l’immigration), et de comprendre les besoins de cette population.
  • Élargir les actions de Solon et les zones d’intervention dans le quartier : Solon était déjà implanté dans ce voisinage avec le projet LocoMotion (cercle rouge - carte ci-dessus), mais mener ce nouveau projet a permis de créer des liens avec des citoyen-ne-s qui ne connaissent pas encore Solon et sa mission.
  • Manque de programmes similaires dans le voisinage et manque de tiers-lieux, alors que plusieurs organismes locaux souhaitaient trouver des moyens pour rejoindre cette population.
  • Développer une meilleure compréhension d’un nouveau territoire et d’un nouveau public.
  • Élargir le champ d’action de Solon dans l’arrondissement : être présent sur de nouveaux territoires en plus des voisinages de Locomotion, et renforcer les liens partenariaux entre Solon et les organismes locaux.

Caractéristiques démographiques, socio-économiques et typologiques du voisinage tolhurst/st-benoît

Le voisinage de Tolhurst/St-Benoît compte 4500 habitant-e-s environ. Il est caractérisé par une population à faible revenu, majoritairement locataire, et qui utilise le transport en commun. Au nord du voisinage, ce sont principalement des propriétaires. On note une grande présence d’enfants, et moins de personnes seules que la moyenne de l’arrondissement. Le voisinage comporte une proportion importante de non-citoyens canadiens, et la présence d’immigration de première génération est plus importante sur ce territoire que dans les autres quartiers d’Ahuntsic. Les minorités visibles sont également très présentes : elles sont à majorité francophone, et on constate également la présence d’une communauté arabophone significative ainsi que quelques hispanophones. Au niveau du cadre bâti, ce sont surtout des immeubles moyens (à l’ouest, plus récents autour de la Place Meilleur) et petits avec des loyers à tendance basse et des maisons individuelles d’après-guerre (certaines de plain-pied).

Résumé du développement du projet et chronologie

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Faisabilité

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Quelles preuves existe-t-il pour montrer que c’est possible et désirable de créer un écosystème de projets participatifs et une plateforme d’appui qui fonctionne bien ?

Tout d’abord, pour le projet Notre voisinage , la plateforme représente l’ensemble des stratégies qui ont été mises en place pour informer, mobiliser et accompagner les résident-e-s lors du développement du projet (kits, outils de communication, Facebook, accompagnement de l’équipe).

Combien de personnes ont participé ?

Entre le 6 janvier 2021 et le 19 avril 2021, 261 inscriptions aux 8 projets, et parmi celles-ci, un grand nombre sont inscrites à plusieurs projets :

  • 25 personnes inscrites à 1 projet
  • 8 personnes inscrites à 2 projets
  • 15 personnes inscrites à 3 projets
  • 12 personnes inscrites à 4 projets
  • 5 personnes inscrites à 5 projets
  • 12 personnes inscrites à 6 projets
  • 2 personnes inscrites à 7 projets
  • 2 personnes inscrites à 8 projets
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Parmi les 178 participations, un grand nombre de personnes ont participé à plus d’un projet. Nous avons également constaté que ces participations venaient de 82 codes postaux dans le voisinage Tolhurst/St-Benoît, ce qui explique la présence de beaucoup de familles dans nos projets.

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Quelques éléments de compréhension supplémentaires quant à la participation des résident- e-s et aux modifications apportées à certains projets dans le contexte de la pandémie, en particulier concernant les projets Notre voisinage s’amuse, Notre voisinage partage et Notre voisinage s’entraide :

Avec les ressources (humaines et matérielles), les contraintes contextuelles (hiver, Covid, partenariat) et la contrainte de temps (liée à un échéancier serré) pour se faire connaître, certains projets (s’amuse, partage et s’entraide) ont demandé plus de temps pour se développer, afin de bien comprendre et intégrer la dynamique de participation des résident-e-s.

Modifications apportées au projet Notre voisinage s’amuse :
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Par exemple, en partenariat avec le studio de design urbain “Le comité”, nous avions prévu un parcours hivernal avec une signalétique qui propose un itinéraire avec des jeux (Course de traîneau / Tic-tac-toe enneigé / Glaces multicolores / Sculptures en neige / Château et refuge et Festin hivernal) et une boîte à jouets (crazy carpet, moules à bloc de neige, moules à boules de neige, skis de plastique, ballons et balles, raquettes, spike ball, corde à sauter). Le but de ce parcours était de découvrir et de se réapproprier le milieu de vie, de rencontrer les voisins et d’avoir du plaisir. Malheureusement, l’arrondissement n’a pas pu approuver le déploiement du parcours car cela représentait un risque de rassemblement dans un zone rouge. Toutefois, avec des mesures sanitaires claires et un processus d’inscription obligatoire, nous avons lancé le projet Notre voisinage s’amuse avec la mise en place d’une boîte à jouets dans le parc Tolhurst le 10 avril 2021. Une affiche sur la boîte indique comment s’inscrire à l’aide d’un code QR qui mène à un formulaire.

Les participant-e-s doivent accepter les conditions d’utilisation qui comprennent le respect des mesures sanitaires. Après avoir accepté ces consignes, ils reçoivent le code du cadenas.

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En date du 19 avril 2021, 21 familles étaient inscrites à la boîte à jouets du parc Tolhurst. Quelques familles ont même déjà ajouté des articles à la boîte, par exemple des seaux et des pelles pour jouer dans le sable. La prochaine étape est d’inaugurer la boîte à jouets au parc St-Benoît (mai 2021), pour ensuite partager ces projets sur les médias sociaux et inviter les familles à bonifier les deux boîtes à jouets. Le service des Loisirs de l’arrondissement nous a d’ailleurs prêté une grande boîte de rangement pour le projet du parc St-Benoît. Celle-ci sera accessible aux familles à compter du mois de mai. En plus des deux boîtes existantes, une troisième boîte sera prévue pour le début de l’été sur le terrain vacant derrière la Place Meilleur.

Stratégie de mobilisation pour Notre voisinage partage :

Ce projet a démarré au début du mois d’avril. Le fonctionnement de ce projet nécessite l’approbation des participant-e-s afin d’assurer la confidentialité des données sensibles incluses dans le Bottin de partage. En date du 19 avril, bien que 40 personnes se soient inscrites au projet, moins de 10 personnes y participent. Par contre, nous sommes confiant-e-s que ce genre de projet de partage pourrait intéresser les familles qui participent aux boîtes à jouets. Un courriel d’invitation leur sera donc acheminé, pour les inviter à s’inscrire au projet de partage d’objets.

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Modifications apportées au projet Notre voisinage s’entraide :

Nous avons arrêté nos efforts pour ce projet au début du programme en raison des difficultés logistiques occasionnées par la pandémie. En effet, l’idée était de créer des jumelages entre les résident- e-s nécessitant de l’aide et ceux et celles prêt-e-s à s’impliquer, ce qui s’est avéré impossible à réaliser à distance. Nous avons tenté de coordonner nos efforts avec Entraide Ahuntsic-Nord, un organisme local qui s’occupe d’une ligne téléphonique venant en aide aux aîné-e-s du secteur. Suite aux échanges avec l’organisme, nous avons décidé de remettre ce projet à plus tard, lorsque les conditions sanitaires le permettront, afin d’assurer la sécurité de ces personnes vulnérables et à risque. Nous espérons baser ce projet sur la confiance, mais pour ce faire, nous devons prendre le temps de bien connaître les participant-e-s intéressé-e-s.

Quelle a été la réponse du voisinage au projet ?

Malgré la méfiance et la réticence (en raison de la pandémie et des mesures sanitaires) de certain-e-s citoyen-ne-s et partenaires, les échanges avec les résident-e-s, leurs témoignages, le niveau d’inscription et le taux de participation (68%) nous montrent que le programme Notre voisinage a été très bien accueilli. Les projets proposés ont trouvé un écho chez les résident-e-s qui considèrent que nos propositions répondent à leurs enjeux et besoins :

Un voisinage qui souhaite s’impliquer, notamment pour renforcer les liens :
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Solidarité et entraide :
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Partage :
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Importance pour les résident-e-s de participer à leur vie de quartier :
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Excitation et curiosité :
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Apprentissage, créativité et plaisir :
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Quels défis avez-vous rencontrés pour accroître la participation citoyenne ? (mobilisation)

Nous avons rencontré plusieurs difficultés au cours du développement du projet :

Pandémie
  1. Interdiction de rassemblement : Le confinement total nous a empêché de mettre en place notre stratégie de mobilisation terrain et également de distribuer des journaux en particulier dans le HLM Meunier-Tolhurst.
  2. Incompatibilité de la plupart des kits avec les mesures sanitaires :
    • Besoin d’adapter les projets pour passer du présentiel au virtuel au niveau des ateliers, de l’animation et de la coordination. Ex : Le concept initial des projets “ Notre voisinage fait du pain” et “ Notre voisinage raccommode” consistait à se partager du matériel (kits) entre voisin-e-s pour faire du pain ou raccommoder. Toutefois, les risques de propagation du virus nous ont obligés à adapter et repenser ce concept. Les participant-e-s ont donc tous et toutes reçu un kit individuel chez eux/elles. Cela a dû impacter l’aspect collectif du projet.
    • Repousser le lancement de certains projets en raison du manque de temps et également des mesures sanitaires qui interdisent le partage d’objets et d’espaces communs, comme les projets “s’amuse”, “s’entraide” et “partage”.
  3. Réorganisation de l’équipe et de nos modes de gestion et de communication adaptés à la pandémie : réunions en mode virtuel, documents centralisés accessibles à toute l’équipe, suivi quotidien et hebdomadaire.
Mobilisation des partenaires

Notre échéancier très serré (lancement du projet en janvier) ne convenait pas à nos partenaires locaux dont la plupart souffrait d’un manque d’effectif et de ressources financières. Les mesures sanitaires strictes avec notre échéancier très serré ont provoqué la mise en pause de nombreux partenariats. Ex : CANA, École Saint- Benoît, HLM Meunier-Tolhurst, Habitations Nicolas-Viel, etc. Par la suite, nous avons remarqué que les organismes avaient embauché de nouvelles personnes, et il a donc été très difficile de prévoir en amont sur quelles actions nous pouvions collaborer. Enfin, le fait d’agir dans un périmètre très limité a rendu le partenariat complexe.

Des projets adaptés aux conditions météorologiques

La saison hivernale, le froid extrême et les conditions météorologiques nous ont poussé à adapter plusieurs projets ex : fleurit et bourdonne, abrite oiseaux. Nous avons mis en place des ateliers numériques pour préparer les activités collectives cet été.

Annulation de l’événement de lancement en présentiel

En raison du confinement et du classement de Montréal en zone rouge.

Ajustement de la stratégie (à partir du 31 janvier 2021)
Élargissement du voisinage vers l’est
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Distribution de 600 journaux par l’équipe (600 nouveaux ménages) :

  • 11 personnes de plus se sont inscrites au programme
  • 15 personnes de plus ont aimé la page Facebook
  • 18 personnes de plus s’y sont abonnées
Suivi individuel

Des appels téléphoniques ont été faits auprès de chaque personne inscrite au programme pour les remercier, bien les accueillir, établir un dialogue avec eux/elles, répondre à leurs questions et cerner leurs intérêts. L’objectif était de stimuler l’engagement des personnes inscrites au programme.

Démarche de suivi
  • Envoyer des courriels de bienvenue et laisser un numéro de téléphone pour nous rejoindre.
  • Envoyer des courriels de rappel un jour avant l’atelier et quelques heures avant celui-ci.
  • Envoyer des courriels de remerciement aux participant-e-s après les activités.
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Un lien de confiance à développer sur le terrain

Solon est peu connu par les résident-e-s du voisinage, ce qui a demandé plus d’effort et de temps pour tisser un lien de confiance avec les résident-e-s et faire connaître les projets. Nous avons essayé de répondre à cet enjeu en impliquant tous les partenaires locaux pour établir ce lien mais la pandémie nous a forcé à mettre en pause ces partenariats, comme expliqué au point B.

Une stratégie de mobilisation à ajuster

Le taux d’inscriptions s’est révélé plutôt faible suite à la distribution de 2400 journaux via Poste Canada dans la zone Tolhurst/St- Benoît : nous avons eu seulement 15 inscriptions.

Ce suivi personnalisé a également permis de mieux comprendre les raisons de non participation de certaines personnes :

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Recrutement et mobilisation par les pairs

Nous avons demandé aux personnes motivées et bien engagées de mobiliser et recruter de nouvelles personnes dans leur entourage : 20 personnes au total ont indiqué avoir connu le programme Notre voisinage grâce à des ami-e-s ou de la famille.

Une participante très engagée dans le voisinage a généreusement offert un atelier de boulangerie : elle a parlé à plusieurs voisines pour les inviter à participer au projet Notre voisinage fait du pain et 4 d’entre elles se sont inscrites. Une participante au projet Notre voisinage raccommode, la seule ayant été présente à la séance d’information, a parlé du projet à plusieurs mères du quartier pour les inviter à s’y joindre. Il y a maintenant 20 participantes à ce projet.

Faire appel aux personnes ressources et aux leaders de la communauté

Quelques partenaires locaux nous ont mis en contact avec des résident-e-s du voisinage qui sont très mobilisé-e-s, notamment avec la présidente du comité de locataires du HLM Meunier-Tolhurst et une locataire des Habitations Nicolas-Viel, un immeuble de logements sociaux. Malheureusement, dans ces deux instances, ces contacts ne nous ont pas permis de recruter plus de participant- e-s. En effet, les mesures sanitaires strictes, l’interdiction de s’introduire dans les bâtiments et l’orientation du programme vers le numérique (processus d’inscription et programmation d’ateliers) dues à la situation de pandémie ont été des facteurs nuisibles à l’inclusivité tant souhaitée.

Une mobilisation adaptée au numérique et une communication active : passer de l’action terrain à une stratégie de mobilisation numérique
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Nous avons renforcé notre mobilisation à distance en multipliant la visibilité de notre communication sur nos plateformes numériques : Page Facebook Notre voisinage , Site web Solon , instagram Solon , ainsi que les plateformes numériques de nos partenaires qui ont des programmes et une certaine proximité avec les résident-e-s : Entre-maison Ahuntsic , Arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville , CANA.

Nous avons également partagé activement notre communication et nos annonces sur différents groupes Facebook du voisinage, en particulier la page Fleury Ouest -Vie de quartier , mais aussi Communauté active Tolhurst et Parents de l’école Saint-Benoît (CSSDM) , Bazar d’Ahuntsic , Ahuntsic , etc. Cette stratégie nous a permis de rejoindre des personnes ayant un profil plus diversifié. Nous nous sommes assuré-e-s que notre communication mentionne clairement que le programme s’adresse aux résident- e-s de Tolhurst/St-Benoît. Il est ainsi arrivé à plusieurs reprises que des personnes hors secteur s’inscrivent. Nous avons constaté qu’il n’est pas facile de rejoindre de façon numérique un secteur aussi petit que celui ciblé par Notre voisinage .

Adaptation et programmation des ateliers 100% en ligne avec la livraison des kits à domicile
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Nous avons mis en place plusieurs ateliers en ligne animés par des partenaires et des résident-e-s.

Guérilla Marketing (25 janvier 2021)

L’équipe de Solon s’est rendue sur le terrain afin de faire une campagne d’affichage à l’approche des séances d’informations, pour promouvoir les projets et augmenter la participation des résident-e-s :

  • 72 affichettes (de 12 différents modèles)
  • 4 personnes ont mentionné avoir connu le programme grâce à ces affichettes
  • 13 personnes de plus se sont inscrites au projet
  • 16 personnes de plus ont aimé la page Facebook
  • 18 personnes de plus s’y sont abonnées.
Création d’un formulaire d’inscription en 4 langues (français, anglais, arabe et espagnol)
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Le 22 février 2021, nous avons débuté la planification de la livraison des kits et il nous est apparu pertinent de créer un formulaire et une campagne de communication spécifiques à chaque projet sur les réseaux sociaux (de Solon et des partenaires locaux). Ces formulaires nous ont permis de récolter les informations nécessaires à la livraison des trousses, mais aussi de promouvoir chacun des projets et de débuter un processus de co-création avec les participant-e-s dans un contexte de mobilisation à distance. Les formulaires d’inscription contenaient un appel à l’action et une section dans laquelle les participant-e-s pouvaient indiquer leurs réflexions pour participer à la co-création du projet.

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Quelques questions qui se trouvent dans le formulaire pour stimuler la participation et la co-création :
  • Dites-nous pourquoi ces projets vous intéressent ou ne vous intéressent pas ?
  • Si vous avez d’autres idées de projets, vous pouvez les écrire ici.
  • Connaissez-vous d’autres gens du voisinage, famille ou ami-e-s du secteur qui aimeraient participer ?
  • Nous réfléchissons à de nouveaux ateliers ou moments de rencontre (pour l’instant en ligne, un jour en personne !) Pour parler de couture, veuillez cocher tout ce qui vous intéresse dans cette liste.
  • Aimeriez-vous montrer une technique ou un type de création aux participant-e-s du groupe ?
  • Nous tenterons de vous proposer un horaire qui vous convient. Quel moment est préférable pour vous ?

Quelles opportunités ont été créées grâce à la participation des résident- e-s ? Quelles idées nouvelles sont apparues ?

Les projets ont permis de stimuler la créativité et de générer un sentiment de création collective. Plusieurs résident-e-s ont ainsi proposé de nouvelles idées et initiatives, par exemple :

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Quels défis avez-vous rencontrés lors de la mise en place et de la gestion du programme de support ?

Les mesures sanitaires strictes imposées par les autorités (interdiction de se rencontrer, d’échanger des objets, d’utiliser un tiers-lieu, etc.), le sentiment de peur et d’insécurité des résident- e-s, et la réticence des partenaires communautaires locaux ainsi que de l’arrondissement nous ont forcé-e-s dans un premier temps à mettre en pause les projets s’amuse, s’entraide et partage.

Développement et coordination à distance

Nous avons expérimenté le travail à distance non seulement avec les citoyen-ne-s mais également au sein de l’équipe elle-même. En raison des mesures sanitaires, nous n’avons pas eu la chance de nous voir, de partager nos impressions et de réfléchir à des solutions en présentiel. Ce fut un grand challenge de travailler ensemble sur ce projet à distance, cela a causé beaucoup de frustration car nous aurions voulu être plus présent-e-s pour pouvoir accompagner les groupes de participant-e-s.

Contrainte de mobilisation citoyenne

L’incapacité à mettre en place des actions de mobilisation basées sur la rencontre avec les résident-e-s, l’événementiel et le présentiel (en raison de la situation sanitaire) a largement impacté (à la baisse) le nombre de personnes inscrites dans le projet.

Adaptation des kits

La situation sanitaire nous a poussé à adapter nos kits d’une formule en présentiel à une formule numérique. Notre challenge était de pouvoir jumeler la plupart des projets avec des ateliers qui suscitent la découverte, le savoir et l’entraide. La formule a été adaptée aux familles ainsi qu’aux personnes vivant seules. L’approche numérique et l’absence d’un tiers-lieu ont exigé la livraison des kits à domicile, et d’impliquer les résident-e-s dans le processus de choix des kits en cohérence avec leurs besoins.

Logistique de livraison des kits
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Cette partie du processus fut très engageante pour l’équipe de mobilisation de Solon au niveau du temps et de la logistique. En effet, sans accès à un tiers-lieu dans le voisinage où les résident-e-s auraient pu se présenter pour récupérer les kits, nous nous sommes trouvé-e-s dans l’obligation de livrer les kits à domicile. Cette contrainte nous a demandé plus de temps et d’énergie, en plus de toute la logistique supplémentaire à gérer.

Échéancier très court

L’échéancier pour réaliser le projet était assez serré pour les citoyen-ne-s et les partenaires, qui ont senti-e-s qu’ils et elles n’ont pas eu le temps de s’approprier le projet pour s’y investir pleinement.

Faible sentiment d’appartenance

Le secteur Saint-Benoît est un voisinage de passage, en particulier pour les nouveaux-elles arrivant-e-s, et ses résident-e-s ont plutôt un faible sentiment d’appartenance au quartier (et donc une plus faible implication dans les projets du quartier).

Manque d’accès à un tiers-lieu dans le voisinage
Plusieurs impacts :
  • Incapacité d’avoir un lieu de rassemblement où les gens peuvent se rencontrer, tisser des liens et expérimenter des ateliers et des discussions dans le cadre des projets.
  • Incapacité de nos partenaires à entrer en contact et à animer des ateliers et événements liés au projet avec leurs publics.
  • Incapacité à avoir un espace pour l’entreposage des kits, des matériels et des outils pour le partage et la récupération des kits.
Méfiance et peur chez certain-e-s résident-e-s
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Les mesures sanitaires ont renforcé le sentiment de méfiance et d’éloignement chez les résident-e-s, en particulier ceux et celles qui vivent dans des habitations sociales (HLM Meunier-Tolhurst) et dans des coopératives comme Les Habitations Nicolas-Viel. Outre la crainte associée au partage d’objets, la crise a aussi un impact important sur la santé mentale et les gens sont déjà submergés par leur quotidien et les difficultés qui y sont liées. Plusieurs personnes ont émis des refus catégoriques et ne souhaitaient pas s’impliquer dans des projets actuellement pour ces raisons. Plusieurs personnes nous ont ainsi mentionné que, pour elles, ce n’était pas le bon moment de se partager des choses. Par exemple, le HLM Meunier-Tolhurst n’a pas voulu de boîte à jouets sur son terrain, et le partage de pain a pu être considéré par certain-e-s comme à risque.

Contrainte de développement partenarial

Le contexte de la pandémie n’a pas permis à Solon de s’appuyer sur les partenaires communautaires locaux. La majorité de ces partenaires étaient en mode “gestion de crise” et ont fait face à plusieurs défis, dont le manque de ressources, pour pouvoir participer au projet (ressources financières, ressources humaines, etc. ). Cette réalité a contraint ces partenaires (par ailleurs convaincus par le projet) à mettre la collaboration sur pause, et certains ont tout simplement décidé de ne pas s’impliquer.

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Qu’est-ce que cela vous dit sur le succès potentiel de ce programme (plateforme) dans ce ou tout autre voisinage à Montréal ?

La plupart des résident-e-s ont exprimé le souhait que les projets continuent :

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En outre, les constats exposés ci-dessous nous confortent dans le possible succès de ce programme auprès d’autres voisinages :

Constat 1 : Le bassin de résident-e-s est de plus en plus satisfait du projet, et ils-elles souhaitent s’impliquer davantage.

Nous avons également constaté une augmentation continue des inscriptions et de la participation tout au long du projet. Cette tendance a été doublée par la sollicitation continue de l’équipe de mobilisation envers les résident-e-s via des courriels et des appels téléphoniques, ce qui nous montre que cette approche de mobilisation fonctionne bien.

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Constat 2 : Un écosystème de partenaires complémentaires (services et missions) à consolider et à développer.

Notre collaboration dans le cadre de la phase Social R&D a permis à Solon, nouvellement arrivé sur le territoire d’Ahuntsic, de découvrir rapidement le bassin d’acteurs clés qui compose l’écosystème communautaire dans le quartier. Pendant la phase de développement, nous avons contacté plusieurs partenaires locaux qui œuvrent auprès de la population locale. Ces premiers contacts n’ont malheureusement pas abouti à des collaborations concrètes dans le cadre de Notre voisinage , pour des raisons détaillées à la section V. Toutefois, nous sommes à présent connus par les différents acteurs du milieu et nous sommes souvent sollicités lorsque nos partenaires voient des opportunités de synergies avec nos projets dans Ahuntsic. De plus, cette expérience nous a permis de développer des liens importants avec des organismes que nous n’aurions pas forcément mis en priorité au premier stade de notre développement sur le territoire (comme par exemple, les acteurs du logement social Entre-maisons, OMHM, Habitations Nicolas-Viel). Des discussions sont déjà en cours avec ces organismes pour développer d’autres projets en lien avec la transition.

Constat 3 : L’arrondissement souhaite s’impliquer davantage.

La posture du bureau de l’arrondissement et des élu-e-s a été très claire tout au long du développement du programme Notre voisinage . L’arrondissement voulait savoir comment nous appuyer dans cette démarche. Ils nous ont invité à plusieurs rencontres pour qu’on puisse nommer nos besoins et leur partager l’évolution du programme. Ils ont diffusé nos communications, nous ont prêté du matériel (boîte à jouets parc St-Benoît) et nous ont inclus dans la programmation d’événements du service des Loisirs cet hiver. Pour la suite, l’arrondissement nous accompagne dans le projet de valorisation de l’Espace Meilleur en s’assurant que le terrain nous soit octroyé par la Ville, en nous partageant le certificat de localisation pour assurer la servitude du terrain et en s’occupant du nettoyage du site ce printemps.

Constat 4 : Nous avons développé une meilleure compréhension des enjeux et des besoins du voisinage et de ses habitant-e-s.

En discutant avec plusieurs partenaires, nous avons compris qu’un des enjeux prédominant du secteur est lié à des difficultés de cohabitation entre différents groupes de personnes (par exemple, entre divers groupes ethnoculturels, des familles et des personnes vivant seules). Ces mêmes partenaires ont constaté qu’un programme comme Notre voisinage peut être très porteur pour aider à briser l’isolement, créer des liens de confiance entre voisin-e-s et diminuer une certaine méfiance entre les groupes d’individus.

Constat 5 : Les mesures sanitaires vont être assouplies dans les mois à venir, et nous pouvons envisager un retour à la normale avec la vaccination.

Les projets seront encore plus facilement réalisables dans ce contexte.

Constat 6 : L’équipe de Solon a une solide expérience en matière de mobilisation.

Elle a pu développer à travers ses récents projets, dont Notre voisinage , ses habiletés en codesign et en coproduction de projet. Ces nouveaux apprentissages, qui se sont faits en continu, pourront être utilisés pour bonifier les futurs projets.

Constat 7 : L’ajustement de la stratégie de mobilisation et de communication adoptée par l’équipe en janvier a porté ses fruits.

Nous avons observé une augmentation significative du taux d’inscription et de participation aux ateliers. Plusieurs participant- e-s reviennent à des activités et s’inscrivent à de nouveaux projets. De plus en plus de personnes inscrites sont également devenues des membres actifs : 68% des personnes inscrites sont effectivement actives, c’est-à-dire qu’elles ont participé au moins à une activité ou que ce sont des personnes avec qui nous sommes en contact.

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Par exemple :

  • Notre voisinage raconte : 10 personnes sur 18 sont actives dans ce projet
    • 10 personnes (3 adultes et 7 enfants) sur 17 (11 enfants et 6 adultes) ayant participé à l’heure du conte ont également participé à des activités dans les autres projets.
  • Notre voisinage raccommode : 15 personnes sur 21 sont actives dans ce projet
    • 1 personne était présente à la séance d’information sur le projet, 10 personnes (9 adultes et 1 enfant) ont participé à l’atelier de couture et 5 personnes participent au groupe Whatsapp du voisinage pour discuter de couture.
    • 7 personnes ayant participé à la séance d’information, à l’atelier de couture ou à la machine à coudre en partage ont également participé à des activités dans les autres projets.
  • Notre voisinage fait du pain : 13 personnes sur 20 sont actives dans ce projet
    • 2 personnes ont participé à la séance d’information sur le projet, 13 personnes (3 enfants et 10 adultes) étaient présentes à l’atelier de boulangerie, 5 personnes (adultes) étaient présentes à la discussion sur le pain. 7 personnes participent au groupe Whatsapp du voisinage pour discuter de pain.
    • 7 personnes ayant participé à la séance d’information, à l’atelier de boulangerie ou à la discussion entre voisin-e-s ont également participé à des activités dans les autres projets.
  • Notre voisinage partage : 8 personnes sur 40 sont actives dans ce projet
    • 8 personnes sont inscrites dans le bottin de partage, 4 personnes participent à co-construire et mobiliser autour du projet.
  • Notre voisinage s’amuse : 21 personnes sur 34 sont actives dans ce projet
    • 4 personnes ayant participé à l’atelier de co-construction, 4 adultes et 8 enfants ont installé la première boîte au parc Tolhurst.
  • Notre voisinage fleurit et bourdonne : 47 personnes sur 48 sont actives dans ce projet
    • 9 personnes ayant participé à l’atelier sur les abeilles, 39 personnes ont participé à jardinons pour les pollinisateurs. Les 2 prochains ateliers s’adressent à 25 personnes.
  • Notre voisinage abrite les oiseaux : 29 personnes sur 42 sont actives dans ce projet
    • 16 personnes ayant participé à l’atelier sur les oiseaux, 26 personnes à l’atelier cabane d’oiseau.
  • Notre voisinage fait du vélo : 19 personnes sur 39 sont actives dans ce projet
    • 9 personnes ont participé au premier atelier en ligne, 10 personnes ont participé au deuxième atelier en ligne, 6 personnes ont participé au premier atelier au parc, 7 personnes ont participé au deuxième atelier au parc.
Faits saillants :
  • 261 inscriptions aux 9 projets
  • 178 participations aux projets (ateliers, événements, création, etc.)
    • Ce qui donne un taux de conversion entre inscription et participation de 68%
  • Le 4 mars, nous avons franchi le cap des 100 abonné-e-s sur la page Facebook, alors que nous avions 89 mentions “j’aime”. Le 27 avril, 98 mentions “j’aime” et 111 abonné-e-s.

Inclusion

Quelles sont les preuves qu’il est possible de créer un écosystème de projets participatifs ouvert à tout le monde du voisinage ?

Quel est le profil démographique du voisinage et comment la participation au programme reflète-elle cela ? Quels apprentissages ont émergé concernant les participant-e-s et la manière dont ils-elles ont participé ?

Profil démographique :

Composition des ménages

Le voisinage Saint-Benoît semble être un voisinage peu uniforme, où deux tendances se côtoient : d’une part, la présence de familles (beaucoup de couples avec enfants, et les enfants semblent se situer dans le groupe de 0 à 14 ans), et d’autre part de nombreux ménages composés d’une personne, qui habitent seules mais pourraient être en couple. Il y a peu de personnes de 65 ans et plus dans ce voisinage. Enfin, il y a en moyenne une plus forte présence de couples que dans les autres voisinages d’Ahuntsic, et une forte proportion de couples avec enfants.

Immigration

Il y a considérablement plus d’immigrant-e-s de première génération dans ce voisinage que dans les autres voisinages. Plus de 4 personnes sur 10 déclarent en faire partie (43 %), et on compte une proportion importante de non-citoyens canadiens (18 %). Ces personnes immigrantes sont plus souvent parrainées par la famille (33 %). Les minorités visibles sont également plus nombreuses en proportion (44 %) dans ce voisinage que dans la circonscription électorale fédérale (CEF) d’Ahuntsic (38 %) et Montréal (34 %). Concernant les langues parlées, le voisinage est majoritairement francophone, avec la présence d’une communauté arabophone significative ainsi que de quelques hispanophones. C’est le français qui est le plus souvent parlé à la maison (66 %) , mais près de 9 % ont l’arabe comme langue maternelle et 5 % l’espagnol. On y parle plus souvent le français et une langue non officielle à la maison (dont on peut supposer qu’il s’agit de l’arabe et de l’espagnol) que dans les autres voisinages (8 %).

Logement

Le parc immobilier du voisinage considéré est nettement plus vieux que la moyenne d’Ahuntsic ou de Montréal. Les logements ont un nombre de pièces légèrement moins élevé que dans les autres voisinages d’Ahuntsic. On constate une forte présence de locataires dans ce voisinage. Les loyers y sont assez abordables. Il y a une proportion plus grande de personnes ayant déménagé dans les 5 dernières années dans le voisinage par rapport à la moyenne montréalaise (Mobilité 5 ans auparavant : 46 %, vs CEF 43 % et Montréal 45 %).Une grande partie du voisinage (place Meilleur, terrasse Fleury) est considérée comme un lieu de passage pour les nouveaux-elles arrivant-e-s, ce qui affaiblit le sentiment d’appartenance, réduit l’interaction entre les résident-e-s, et explique ainsi le manque d’initiative citoyenne dans ce secteur. Près de 7 personnes sur 10 sont locataires, ce qui est plus élevé que dans les autres quartiers d’Ahuntsic. Caractéristiques spécifiques à certains logements du voisinage : le HLM Meunier-Tolhurst est un bâtiment de 120 logements sociaux, qui comprend un espace communautaire géré par l’organisme du quartier Entre-Maisons. Ces logements sont habités en majorité par une population issue de l’immigration récente d’origine arabe et africaine. Une coopérative d’habitation se trouve également au cœur du secteur Saint-Benoît, en plein quartier résidentiel de location.

Revenus

On observe deux tendances extrêmes quant aux caractéristiques socio-économiques des résident-e-s : d’une part une population aisée, et d’autre part une population vraiment moins nantie. Ce voisinage figure parmi les voisinages les moins bien nantis de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. En outre, la fréquence de ménages à faibles revenus y est plus importante que dans d’autres quartiers de l’arrondissement. Compte tenu de la spécificité du voisinage, nous avons mis en place un plan de développement inclusif, dont l’objectif était de créer les conditions pour que tous les projets soient inclusifs et invitant pour les personnes issues de la diversité culturelle. L’adaptation des kits aux mesures sanitaires et les mesures inclusives adoptées par l’équipe ont permis d’augmenter la participation des personnes issues de la diversité.

Ex : 25% des participant-e-s au projet Notre voisinage fait du pain sont issu-e-s de la diversité ethno-culturelle.

Mesures d’inclusion
ATTIRER LES TALENTS

Nous avons offert un espace pour que les talents puissent s’exprimer, mettre en valeur leur savoir, et le partager. ex : Le projet Notre voisinage fait du pain a été animé par une résidente du voisinage. Le projet raccommode a été animé également par une résidente du voisinage.

100% OUVERT ET SANS STIGMATISATION

Des familles, des enfants, des aîné-e-s, des personnes à mobilités réduites, des personnes issues de la diversité, entre autres, ont participé au projet. Tout le monde peut trouver sa place, les personnes débutantes comme les sachantes (ex : projet vélo, projet couture, pain, etc.), car la culture de l’entraide et le partage des savoirs font partie du cœur même du programme et sont favorisés tout du long.

CONSTRUIRE DES PROJETS AVEC TOUT LE MONDE

Programme ouvert à tout le monde : toutes les personnes ont leur place dans cette initiative, et en particulier les aîné-e-s. En effet, les aîné-e-s représentent environ 20 % des personnes participantes dans le programme. Par exemple, dans le groupe Notre voisinage fait du pain, il y a eu 20% d’aîné-e-s.

PROMOTION DIRECTE

Nous avons essayé de créer un dialogue direct avec les résidents, faire du porte à porte, rencontrer les gens dans les parcs et devant la sortie de l’école, etc.

ACCOMPAGNEMENT DISPONIBLE TOUT AU LONG DU PROJET

Une équipe est dédiée pour répondre aux questions par téléphone, par courriel et via notre page facebook.

FLEXIBILITÉ ET PEU DE TEMPS ET D’ENGAGEMENT

Nous nous sommes adapté-e-s au rythme des participant-e-s avec des horaires flexibles en leur demandant toujours leurs disponibilités. Les kits ont été préparés pour ne pas exiger beaucoup de temps de la part des participant-e-s.

SIMPLE, ZÉRO COÛT, LOCAL ET ACCESSIBLE SIMPLE, NO COST NEARBY AND ACCESSIBLE

Il n’y a eu aucun coût pour les participant-e-s, notre but était qu’ils-elles participent et qu’ils-elles aient du plaisir. Nous nous sommes occupé-e-s d’acheter les kits et nous avons même pris en charge la livraison des kits à domicile en demandant aux participant-e-s le meilleur moment pour recevoir les kits.

CRÉER UN ESPACE ACCUEILLANT POUR LES ENFANTS ET LES FAMILLES WELCOME CHILDREN AND FAMILIES
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La majorité des personnes inscrites à Notre voisinage raconte étaient des familles. Nous avons encouragé les parents à inviter leurs enfants dans les activités et les ateliers. Les enfants ne sont pas comptabilisés dans l’inscription, car ils sont inscrits avec leurs parents, mais plusieurs enfants ont dans les faits participé à nos activités.

  • L’heure du conte : 11 enfants
  • Atelier de pain : 3 enfants
  • Atelier de couture : 1 enfant
  • Fait du vélo : 2 enfants
  • Fleurit et bourdonne : 14 enfants
  • Abrite les oiseaux : 9 enfants
  • S’amuse : 18 inscriptions dont 7 ont 2 enfants, 4 ont 3 enfants, et 7 ont 1 enfant = total de 33 personnes inscrites.
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COMMUNICATION ADAPTÉE AUX DIFFÉRENTES CULTURES CULTURALLY ADAPTED COMMUNICATION

La communication s’est faite dans 4 langues différentes, représentatives des langues parlées sur le territoire : en français, anglais, espagnol et arabe. De plus, différents types de supports ont été utilisés afin de rejoindre un maximum de personnes.

Support numérique : page facebook, formulaires d’inscription.

Support imprimé : Journal, dépliants, affiches.

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Langue parlée des participant-es

Français (91), Anglais (3), Arabe (1) et Espagnol (2). Il est à noter que quelques personnes ont inscrit le français comme langue de communication bien qu’ils-elles parlent d’autres langues en plus du français.

En quoi la participation est-elle similaire ou différente des autres programmes menés dans le quartier ?

Nos observations, échanges et discussions avec les résident-e-s et les organismes locaux ont montré plusieurs réalités :
  • Zone peu desservie par des projets : plusieurs organismes desservent le quartier, mais peu rejoignent spécifiquement le voisinage. Les programmes et services disponibles dans le voisinage répondent à des besoins spécifiques et essentiels comme l’éducation, la santé, etc. Il y a peu de programmes clés en main, facile à réaliser, pour lesquels la participation serait simple, et dont l’objectif serait de créer une convivialité, de renforcer les liens et de connecter les gens ensemble. Notre voisinage est venu répondre à cet enjeu en proposant un programme innovant et complémentaire aux divers programmes qui existent dans le voisinage.
  • Solidarité Ahuntsic, la table de quartier d’Ahuntsic, a déjà occupé un local communautaire dans le secteur St-Benoit, mais celui- ci a fermé en 2010. Le local servait de point d’ancrage pour la mobilisation dans le secteur, avec des activités de couture, d’informatique, de cuisine et une halte-garderie. L’ancien directeur de Solidarité Ahuntsic nous a confirmé que “ce secteur a gravement besoin d’un espace citoyen pour se rapprocher de la population et dynamiser ce milieu de vie”.
  • Enjeux avec Entre-Maisons qui travaille physiquement dans trois HLM d’Ahuntsic, dont celui situé dans le secteur Tolhurst/St- Benoit. Les intervenants animent des projets et des activités avec les locataires, dont l’aide aux devoirs, des cours de musique et d’entreprenariat. Le local qui sert d’espace communautaire pour leurs activités n’est pas accessible aux locataires à l’extérieur des heures d’ouvertures ni sans la présence des intervenants, il est réservé à l’usage unique des locataires du HLM.
Spécificité de Notre voisinage par rapport aux programmes déjà existants :

Le projet Notre voisinage a mis en place des projets ouverts à tout le monde, qui permettent aux locataires de rencontrer des personnes qui n’habitent pas le HLM, qui ont l’objectif de provoquer de nouvelles rencontres, de permettre l’acquisition de nouvelles compétences et d’avoir du plaisir. Notre voisinage a permis également une flexibilité en dehors des heures de travail des intervenant-e-s. Finalement, Notre voisinage a permis aux participant-e-s une autonomie en matière de d’animation des ateliers et du choix des kits.

Quels défis avez-vous rencontrés concernant la participation inclusive ?

En début du projet, la distribution du journal a montré que la plupart des 17 premières inscriptions étaient des résident-e-s habitant autour du voisinage principal initialement visé (Terrasse Fleury, Place Meilleur, Parc Saint-Benoît), et ce groupe ne reflétait pas vraiment le profil démographique du voisinage - en particulier concernant la diversité ethnoculturelle du secteur.

Nous nous sommes alors posés deux questions :
  1. Pourquoi n’arrivons-nous pas à rejoindre plus de participant-e-s issu-e-s de la diversité ?
  2. Comment faire pour attirer plus de personnes issues de la diversité et qui représentent la majorité des résident-e-s du voisinage (Triangle : Terrasse Fleury - Place Meilleur - Parc Saint- Benoît) ?
La réponse à ces deux questions est multiple :
  • La population est difficile à mobiliser, avec un faible sentiment d’appartenance en raison de la nature passagère du voisinage, en particulier pour les nouveaux-elles arrivant-e-s.
  • L’interdiction pour l’équipe d’accéder au HLM Meunier Tolhurst et aux Habitations Nicolas Viel, qui disposent d’un tiers-lieu et qui rassemblent un bassin de personnes issues de la diversité.
  • Une grande crainte de la propagation du virus et donc une réticence à participer de la part des habitant-e-s du voisinage.
  • Le journal n’a pas eu l’effet souhaité en matière de mobilisation et de passage à l’action, d’où la nécessité d’aller à la rencontre des gens, et de mener une action d’affichage agressive à l’entrée des immeubles, dans les rues, dans le parc du voisinage, etc.
  • Un élément très important qui explique le faible taux d’inscription et de participation : Il est très important de noter que nous avons conclu un contrat avec Poste Canada pour la distribution des journaux dans les blocs appartement du secteur Fleury Ouest (Terrasse Fleury et Place Meilleur - zone en jaune dans la carte ci-haut) qui représentent notre cible prioritaire dans le projet. Le mode de livraison prévu était de mettre un journal par boîte aux lettres. Nos suivis et investigations auprès des citoyen-ne-s et en particulier les participant-e-s qui ont découvert le projet sans le journal nous ont permis de découvrir que le facteur a simplement laissé une pile de journaux à l’entrée de chaque bâtiment. Beaucoup de personnes n’ont pas pu découvrir le journal et cela a négativement affecté le taux d’inscription et de participation dans le zone de Terrasse Fleury - Place Meilleur - Parc Saint-Benoît (triangle bleu). Cette expérience nous montre que la distribution des journaux doit se faire par l’équipe de mobilisation, ce que nous n’avons pu faire en raison du Covid19. Le taux d’inscription et de participation est beaucoup plus élevé dans les secteurs ou le journal a été déposé dans les boîtes aux lettres.
  • Incapacité de recruter des personnes influentes qui habitent dans le voisinage en raison du manque de temps et de l’indisponibilité de ces personnes ressources.
  • Malgré le grand intérêt pour le projet, l’école Saint-Benoît n’a pas pu faire partie du projet en raison de la situation sanitaire, ce qui a affaibli la participation des enfants et de leurs parents qui habitent dans le voisinage.
  • Un autre obstacle a été l’incapacité d’aller à la rencontre des résident-e-s, que ce soit dans les centres communautaires, lors de fêtes de quartier, à proximité de leurs résidences, dans des kiosques dans les parcs, alors que ce sont habituellement des façons de mobiliser des personnes issues de la diversité. Ces stratégies de mobilisation n’étaient pas réalisables en raison de la crise sanitaire. Les activités ont dû de ce fait se dérouler en ligne, ce qui a pu représenter un frein pour certaines personnes moins à l’aise avec la technologie (fracture numérique).
  • Une partie de nos participant-e-s n’utilise pas fréquemment Facebook, alors que c’est actuellement l’un des principaux moyens de communication de Notre voisinage . Nous avons demandé aux participant-e-s de nous indiquer leur moyen de communication préféré afin de les rejoindre de la façon qui leur convient le mieux. Avec certaines personnes, nous privilégions le téléphone, avec d’autres le courriel et avec d’autres le groupe Whatsapp. Ce dernier permet de communiquer de façon plus fluide : nous y envoyons des photos, vidéos, messages vocaux et messages écrits, cela permet de souder davantage le groupe. Pour l’instant, ces groupes ont été créés pour les projets de couture et de pain. Malheureusement, comme ce ne sont pas tou-te-s les participant- e-s qui utilisent Whatsapp, ce n’est pas tout le groupe qui peut participer aux échanges, mais la création de ces groupes s’avère une stratégie intéressante pour rejoindre certain-e-s participant- e-s, pour créer un plus grand sentiment d’appartenance et pour animer un espace d’échange convivial dans un contexte d’activités à distance.

Qu’est-ce que cela vous dit sur le succès potentiel de ce programme dans ce voisinage ou votre ville, en matière d’inclusion ?

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Approche inclusive, et qui rejoint plusieurs voisinages :

Les mesures d’inclusion (cf section Inclusion I., paragraphe Mesures d’inclusion) mises en place dans le programme Notre voisinage montrent la façon dont l’équipe a cherché à opérationnaliser l’inclusion d’une population diversifiée et à rejoindre les personnes représentatives du voisinage.

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L’approche inclusive adoptée a ainsi permis une grande participation de la part des résident-e-s. 83% des personnes inscrites sur le formulaire d’inscription vivent dans le voisinage Tolhurst/St-Benoît (cf Carte ) et 17% viennent de l’extérieur du secteur. On explique cette participation extérieure par plusieurs raisons : les gens souhaitent créer des liens et participer même en sachant qu’ils ne sont pas dans le secteur. Ils avaient également besoin de participer à des initiatives. Enfin, certain-e-s étaient motivé-e-s par l’aspect de l’entraide et de la solidarité présent dans le projet.

Opportunités futures pour renforcer la mobilisation citoyenne des personnes issues de la diversité :

Il existe une réelle opportunité de renforcer la participation citoyenne des personnes issues de la diversité lors de la phase 2. Il faut noter que l’amélioration du contexte sanitaire avec la vaccination et les baisses des cas nous permettront d’aller à la rencontre des résident-e-s dans le voisinage et de renforcer le lien de confiance. En effet, nous avons constaté que la mobilisation terrain est primordiale pour mobiliser la population dans ce secteur, et notamment les personnes issues de la diversité. Pendant la phase de design du projet (en septembre 2020) et avant le confinement total (novembre 2021), l’équipe de Solon est allée à la rencontre des résident-e-s sur la Terrasse Fleury, la Place Meilleur et dans le parc Saint-Benoît, avec des brochures présentant brièvement le projet. Considérant l’absence d’un tiers-lieu de Solon dans Ahuntsic, il était nécessaire de mettre en place une stratégie de mobilisation basée sur des rencontres et des échanges avec les citoyen-ne-s du voisinage. En quelques demi-journées de présence physique dans le voisinage, nous avons réussi à établir des discussions et un dialogue avec 21 personnes. Nous avons eu de vraies interactions et un échange très positif dans les rues et le parc Saint-Benoît. Le projet a été très bien accueilli, plusieurs personnes nous ont même fourni leur numéro d’appartement. Une dizaine de discussions avec les résident-e-s ont confirmé le besoin de concevoir des projets qui animent le voisinage, renforcent les liens entre habitant-e-s et participent à la création d’un sentiment d’appartenance. Parmi ces personnes, 19 personnes sont issues de la diversité :

  • 5 femmes ( 3 d’origine arabe, 2 d’origine africaine)
  • 7 hommes ( 3 d’origine africaine, 2 d’origine hispanique, 2 originaires du Québec)
  • 6 enfants (3 d’origine arabe, 3 d’origine africaine) - 3 filles et 3 garçons.
  • 3 jeunes ( 2 garçons et 1 fille)

Un leadership local pour développer l’inclusion :

Au niveau communautaire :

Tel qu’indiqué à la section Faisabilité -VI, plusieurs organismes sont intéressés à collaborer par la suite avec notre équipe : il est donc envisageable et souhaitable de continuer à avancer les discussions avec les organismes qui travaillent directement avec les résident- e-s du secteur. Le rôle de ces organismes est central pour favoriser l’inclusion de certaines personnes. L’inscription de Marie Yolaine illustre bien l’importance de miser sur certaines personnes clés dans le voisinage : elle a été référée par Mehdi, d’Entre-Maisons, qui l’a aidée à s’inscrire par téléphone, alors qu’elle travaille souvent les fins de semaine Une participante travaille souvent les fins de semaine, ce qui complique sa participation, mais elle était très intéressée par le projet. Elle a été référée par membre de l’équipe d’Entre-Maisons, et elle a procédé à une inscription téléphonique. Comme elle n’était pas à l’aise avec la technologie, nous lui avions proposé de faire un test ensemble avant l’atelier. Cet accompagnement personnalisé lui a permis de faire partie du projet.

Au niveau des résident-e-s :

En outre, il y a un réel potentiel à renforcer le noyau de résident- e-s motivé-e-s et actif-ve-s qui ont participé à plusieurs projets et qui commencent à connaître leurs voisin-e-s. Cette cohorte sera en mesure de porter certains projets et d’avoir ainsi un leadership mobilisateur dans le voisinage.

Un tiers-lieu inclusif :

De plus, l’implantation d’un tiers-lieu par Solon devrait permettre de rejoindre une population plus diversifiée (Solon est actuellement en prospection pour un tel lieu). En effet, ce tiers-lieu permettra de se faire connaître et d’établir un lien de confiance avec les différentes populations du voisinage, en plus de développer leur pouvoir d’agir en les invitant à s’impliquer dans la programmation et la gouvernance du lieu.

Un parcours de participation facteur de succès en matière d’inclusion :

Enfin, le parcours de participation de certain-e-s résident-e-s et le développement d’un engagement inscrit dans la durée représentent des éléments clés du succès potentiel de la plateforme en matière d’inclusion.

Parcours des résident-e-s - Documenter l’histoire de quelques citoyens qui ont participé à plusieurs projets - mettre en lumière les différents niveau d’interaction

PARCOURS DE LA PARTICIPANTE L.

L. n’a pas reçu directement le journal, mais elle a connu le programme Notre voisinage grâce à une amie habitant le secteur qui l’avait reçue. Cette dernière ne souhaitait pas s’inscrire, mais elle savait que L. pouvait être intéressée. Elle lui a donc découpé la page d’inscription et lui a remis. L. nous a ensuite contactés par téléphone pour avoir plus d’informations et nous avons commencé à développer une relation de confiance avec elle. Elle a ensuite rempli le formulaire d’inscription et est allée le porter dans la boîte au dépanneur O-Coin-Fleury. Elle nous a ensuite téléphoné à nouveau pour confirmer son inscription à Notre voisinage . Ce qui a motivé son inscription a été la perspective de pouvoir créer des liens, rencontrer des voisin-e-s et avoir du plaisir malgré le contexte sanitaire actuel. En effet, L. habite seule, et avec la crise sanitaire, plusieurs des activités de socialisation qu’elle avait l’habitude de faire ne peuvent plus avoir lieu :

“Moi j’aime le tai chi, le bowling, mais je ne peux plus faire cela en ce moment.”

Or, selon L. dans la culture colombienne, le partage est important :

“J’ai trouvé très intéressant le partage car ces temps-ci, il faut trouver des manières de nous rapprocher avec nos voisins et des petits détails comme partager un pain, ça fait du bien.”

Elle partage d’ailleurs déjà de la sauce tomate et d’autres mets avec ses voisin-e-s. L. est en outre bien connectée dans son voisinage : elle trouve important de connaître ses voisin-e-s et de créer des liens avec elles et eux :

"À mon arrivée, je distribuais des cartes à mes voisins en indiquant mon numéro d’appartement pour me faire connaître dans le voisinage”

Nous lui avons donc demandé si elle croyait que ses voisin-e-s seraient intéressé-e-s par le projet et elle nous a expliqué que :

“Ici, les gens n’aiment pas les projets, ils jouent plutôt aux dominos, aux cartes, pas plus que ça. J’ai parlé à mes voisins pour les inviter à se joindre aux projets, mais ils m’ont dit : “oh non, on ne veut pas se salir les mains !”

En effet, les deux projets dans lesquels elle s’était initialement inscrite impliquent de mettre les mains à la pâte ( Notre voisinage fait du pain) ou dans la terre ( Notre voisinage fleurit et bourdonne) - même si c’est justement ce qui l’a attirée.

Comme elle nous avait indiqué qu’un de ses moyens de communication préféré était Whatsapp, nous avons commencé à communiquer avec elle par ce canal pour lui donner des précisions concernant la séance d’information sur le projet. Une relation de confiance s’est ainsi créée. L. a ensuite participé à la séance d’information sur le projet Notre voisinage fait du pain avec un autre participant et les deux ont proposé l’idée de partager les coordonnées entre les participant-e-s du projet. C’est ainsi que le groupe Whatsapp Notre voisinage fait du pain a été créé.

De plus, bien que L. ne se soit pas inscrite initialement à Notre voisinage abrite les oiseaux, nous avons eu l’occasion de lui parler de l’atelier Becs et plumes et de la construction de cabanes pour les oiseaux lors d’un de nos échanges. Elle a été emballée à l’idée d’y participer et s’est donc inscrite à ce troisième projet, Notre voisinage abrite les oiseaux.

L. est très active dans ces trois projets : pour l’instant, elle a participé à 6 activités du programme (la séance d’information sur le pain, l’atelier sur le pain, l’atelier Becs et plumes, l’atelier de construction de cabanes d’oiseaux, l’atelier sur les pollinisateurs et l’atelier de jardinage). Elle a aussi partagé avec une voisine du pain qu’elle a cuisiné dans le cadre du projet. Enfin, elle nous écrit souvent sur Whatsapp pour nous poser des questions, pour nous partager des photos de ses réalisations, ou pour maintenir le lien de confiance et d’échange entre nous (par exemple, en nous souhaitant une bonne journée ou en exprimant sa gratitude pour les activités auxquelles elle participe).

PARCOURS DE M.

Bien que M. n’aille pas fréquemment sur Facebook, c’est à travers une publication annonçant le cours de couture sur le groupe Fleury Ouest - vie de quartier que M. a connu le programme Notre voisinage . Elle parle français, mais sa langue maternelle est l’espagnol puisqu’elle est originaire du Pérou. Elle était donc heureuse de pouvoir remplir le formulaire d’inscription en espagnol. Elle a décidé de s’inscrire à 6 projets : Notre voisinage s’entraide, Notre voisinage partage, Notre voisinage fait du pain, Notre voisinage fait de la couture, Notre voisinage fleurit et bourdonne, ainsi que Notre voisinage abrite les oiseaux.

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Le programme l’a interpellée puisqu’elle a des intérêts similaires aux projets proposés :

“Avant, je faisais des gâteaux d’anniversaire et de mariage, je fais du pain, j’ai suivi un cours de haute couture il y a plusieurs années”,

des connaissances en matière de couture qu’elle pourrait partager :

" J’aime coudre, broder, tricoter, mais je manque de pratique en couture : j’ai fait un cours de haute couture il y a de nombreuses années, je suis capable de prendre des mesures et de développer un patron à partir de celles-ci. En broderie, j’aime beaucoup de techniques, et en tricot, je n’ai pas beaucoup d’expérience mais je suis capable de confectionner des chapeaux et foulards d’hiver, des chaussons pour bébés, etc. J’aime aussi le crochet”.

Elle est également expérimentée en matière de pâtisserie :

“Ma spécialité, ce sont les gâteaux de noces et la décoration, pour l’instant je ne fais pas ce métier que j’espère recommencer bientôt.”

Le projet Notre voisinage fleurit et bourdonne l’a grandement interpellée également :

“J’ai un jardin communautaire où je cultive des légumes et je suis intéressé à attirer les abeilles pour aider le processus de pollinisation.”

Enfin, les projets représentent pour elle une possibilité pour créer du lien social :

“ [...] et parce que j’aimerais me faire des amies !!”

Le lendemain de son inscription avait lieu l’atelier de couture. Elle a beaucoup apprécié l’atelier :

“J’ai aimé sortir de la routine, voir de nouvelles filles voulant apprendre et une professeure très calme désireuse de partager son savoir.”

Elle nous a indiqué qu’elle serait intéressée de partager son expertise avec les autres personnes du groupe :

“Bien sûr, je vous apprendrai volontiers comment coudre les sacs pour le marché, en utilisant des tissus recyclés ou des “coupons” qui sont très bon marché. Aussi, je pourrais partager comment décorer les torchons de cuisine pour la vaisselle avec des broderies appliquées au crochet. Je peux vous apprendre à broder au point de croix”.

Des ateliers animés par M. seront donc prochainement offerts au groupe Notre voisinage raccommode.

M. est très active dans ces trois projets : pour l’instant, elle a participé à 7 activités du programme (l’atelier de couture, l’atelier sur le pain, la discussion sur le pain entre voisin-e-s, l’atelier Becs et plumes, l’atelier de construction de cabanes d’oiseaux, l’atelier sur les pollinisateurs et l’atelier de jardinage). Elle a aussi participé à faire connaître le programme à son réseau : elle a invité une amie voisine à participer aux projets avec elle et cette dernière s’est inscrite à Notre voisinage raccommode, fait du pain ainsi que fleurit et bourdonne.

Création de valeur

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Quelle est la preuve que cette approche de développement de la participation est capable de créer de la valeur pour les résident-e-s et les voisinages ?

De quelles façons ce programme rencontre-t-il les besoins des résident-e-s ?

Ce voisinage souffre d’un manque de projets citoyens structurants qui permettraient de renforcer la solidarité et l’entraide, et de créer des liens et de la convivialité.

‘’Constats : peu de lieux de rassemblement comme les gymnases pour pratiquer des sports, ou une maison de jeunes’’ ‘’Il y a rien qui se passe dans ce quartier surtout en hiver’’

Les résident-e-s nous ont confirmé la nécessité d’avoir un projet comme Notre voisinage.

En raison de la pandémie et de toutes les mesures sanitaires, l’équipe de Notre voisinage n’a pas eu le temps ni la possibilité d’établir une interaction plus étroite avec les résident-e-s du quartier qui puisse permettre de comprendre dans le détail les défis auxquels ils-elles étaient confrontés. Cependant, nous avons remarqué que les objectifs et les valeurs du programme correspondaient aux besoins et enjeux de la majorité des participant-e-s :

Solidarité et partage d’objets : plusieurs participant-e-s ont exprimé la volonté de s’entraider entre résident-e-s

‘’Intéressée pour partager et s’entraider entre voisins’’

‘’Nous avons trois enfants en bas âge, donc peu de temps (ça viendra j’imagine!). Mais beaucoup de choses que nous pourrions prêter (machine à coudre, échelles, etc.). Et un jardin’’

‘’C’est intéressant de partager’’

‘’le partage d’objets m’intéresse beaucoup! Ça permet d’aller vers un monde zéro déchet!’’

‘’Je m’intéresse au partage de matériel’’

‘’Intéressant, axé sur l’entraide.’’

Création de moments de joie et de plaisir

‘’Vraiment excellent. Je ne savais pas que ça existait. Content de le savoir. Bravo.’’

‘’Voir les enfants interagir et s’intéresser aux histoires’’

‘’Énormément. Les enfants ont vraiment apprécié.’’

Le tableau de la page 9, indique bien à quel point les projets sont venus répondre à ces besoins (solidarité, partage, et plaisir). En effet, les inscriptions aux trois projets Notre voisinage s’amuse, s’entraide et partage, ont été parmi les plus élevées. Ceci s’explique par le désir des résident-e-s à la fois de s’entraider dans des moments difficiles, de partager des objets pour des personnes en ayant besoin, et également de profiter de moments de joie.

Développer et renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté

Le quartier est considéré par de nombreuses personnes comme un lieu de passage, en particulier pour les nouveaux-elles arrivant-e-s. Beaucoup de participant-e-s ne connaissaient pas leurs voisin-e-s (Triangle : Terrasse Fleury - Place Meilleur - Parc Saint-Benoît).

"Créer une appartenance à mon quartier ainsi que m’impliquer davantage’’

‘’J’aime m’impliquer dans des actions communautaires’’

‘’Participation sociale amour de la nature’’

‘’Dans la mesure de mes capacités, je veux développer la vie de quartier et de l’entraide’’

‘’Pour favoriser l’esprit communautaire dans le quartier et y faire un milieu de vie agréable pour rencontrer des gens dans le voisinage’’

‘’Mes filles et moi voulons nous impliquer dans notre quartier!’’

“Habitant le quartier depuis 28 ans, j’ai à cœur de contribuer à améliorer la qualité de vie de mes voisins et du quartier par le partage et le soutien.”

Renforcer et créer des liens, rencontrer des gens et se faire de nouveaux-elles ami-e-s

‘’Nouvelles connaissances, nouveaux amis’’

‘’Nouveau dans le quartier, besoin de se divertir et de faire des rencontres !’’

‘’Pour créer des liens avec les gens du quartier, pour nous et nos enfants’’

‘’Rencontrer mes voisins pour moi et mes enfants, entraide, partage outils et connaissance’’

‘’J’aime m’impliquer dans des projets communautaires et comme mes enfants fréquentent l’école St-Benoit, j’aimerais rencontrer d’autres parents du quartier’’

‘’Plaisir de partager et de créer des liens’’

‘’Je viens d’emménager dans le quartier et j’aimerais apprendre à mieux le connaître. Aussi, j’aimerais que ma fille et moi puissions nous faire un cercle de connaissances et d’amis’’

“Il est bon de connaître son voisinage afin de s’entraider’’

‘’J’aime beaucoup faire des activités, j’habite seule et j’aime ce genre de projets.’’

‘’Je trouve que c’est un très bon programme pour apprendre à connaître ses voisins.’’

‘’Me gusta la iniciativa, es un buen momento a la integración.’’ (J’aime l’initiative, c’est un bon moment d’intégration.)

Apprentissage et partage des connaissances

‘’Je suis curieuse d’apprendre et j’aimerais offrir mon aide. Pour les autres, je n’ai pas besoin de connaissances ou simplement par manque d’intérêt’’

“apprendre et socialiser’’

‘’Très intéressant ce partage de connaissances, nous le faisons déjà avec mon voisinage immédiat et aidons des nouveaux arrivants.’’

‘’J’ai des projets et peu d’expertise pour réparer des vêtements, et je n’ai pas de machine à coudre.’’

‘’Je suis cycliste et j’aimerais avoir de meilleures bases pour entretenir et réparer mon vélo’’

‘’Je trouve intéressant de partager que ce soient des connaissances, des objets etc’’

‘’Favorise l’ autonomie et le savoir faire’’

‘’En pareille situation pandémique, ces offres sont bienvenues et il me tarde de pouvoir préparer la plantation vers la floraison de fleurs attrayantes pour pollinisateurs .’’

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Intérêt et curiosité : le projet répond à un besoin de créativité des résident-e-s, et permet par la même occasion de stimuler la créativité collective.

‘’Je suis curieuse de ce qui s’y fera’’

‘’Je trouve votre initiative très inspirante’’

‘’Parce qu’ils sont créatifs et intéressants!’’

‘’En exploration :)’’

Développement de la confiance dans les capacités des résident-e-s :

“À ne pas avoir peur de l’entretien des vélos! “

De quelle manière et dans quelle mesure le programme a-t-il permis de créer de nouvelles relations et de nouveaux liens ?

Les participant-e-s ont nommé à plusieurs reprises le fait qu’ils- elles avaient pu créer de nouveaux liens grâce au projet :

‘’On a choisi ce quartier pour la vie de famille et pouvoir se créer des liens avec nos voisins. On a déjà réussi à créer des amitiés avec quelques voisins proches de chez nous. Le fait de faire plus d’activités communautaires tout en rencontrant des nouveaux voisins c’est génial!’

“Je participe à plusieurs projets de Notre voisinage pour rencontrer des nouveaux voisins et voisines. L’autre jour, j’ai rempli mes coordonnées dans le Bottin de partage d’objets en indiquant aux autres que je cherchais une pelle en métal pour briser la glace dans mon jardin. Ma voisine est passée chez moi le lendemain pour me prêter sa pelle et nous avons jasé pendant 45 minutes pendant que nos enfants couraient et jouaient ensemble.”

“Ça fait 10 ans que j’habite le quartier et grâce au programme Notre voisinage, j’ai enfin rencontré tout plein de voisins! On se reconnaît pendant les activités en ligne et ensuite, on se dit un gros bonjour quand on se croise dans la rue. C’est magique!”

L’échange ci-dessous entre deux participant-e-s illustre de quelle manière le programme a pu permettre la création de nouveaux liens :

Échange entre la participante L. et le participant E. :

«J’aime partager, je partage de la sauce tomate avec mes voisin-e-s» - L.

« C’est la première fois que je vois un programme aussi agréable !» - E.

«Nous, on sera des multiplicateurs !» - E.

«On ne peut pas sortir, mais on peut partager !» - L.

«Ça me touche, c’est utile quand quelqu’un me donne quelque chose.» E.

«Dans ma culture, on salue tout le monde, on offre de la nourriture aux autres» - L.

«J’ai beaucoup aimé l’aspect de création de liens et d’interactions, apprendre à se connaître, être ensemble, c’est très positif !» - E.

«Quand j’ai vu le titre du projet, partager, j’ai tout de suite aimé ça !» - E.


De plus, la création de groupes Whatsapp pour soutenir certains projets a permis de développer ces liens. Par exemple, dans le groupe Whatsapp de Notre voisinage raccommode, une participante, qui n’avait pas encore assisté aux ateliers, a offert des patrons usagés au reste du groupe. Deux personnes du groupe se sont dit intéressées et vont aller chercher ces patrons. Bien que ce projet ne soit pas spécifiquement un projet de partage, l’idée de partager ses patrons est venue spontanément de la participante et a été accueillie favorablement. Cette action a généré un plus grand sentiment d’appartenance au projet : les participantes ont réalisé que projet n’est pas qu’une programmation d’ateliers sur le thème de la couture, mais plutôt une communauté de voisin-e-s qui partagent un intérêt pour la couture, s’entraident, partagent leurs savoirs et créent des liens.

Un autre exemple concerne le projet Notre voisinage fait du pain. En effet, leur groupe Whatsapp est très actif, même si ce ne sont pas tou-te-s les participant-e-s au projet qui en font partie. Des messages, vidéos et photos y sont fréquemment envoyés pour partager de nouvelles recettes, des trucs et astuces en lien avec le pain, mais aussi simplement pour se souhaiter une belle journée ou pour célébrer certaines journées spéciales. De plus, comme un volet important du projet est le partage de pain avec d’autres voisin- e-s, les participant-e-s souhaitent donner envie de partager en envoyant les photos des pains qu’ils et elles ont fait et offert à leurs voisin-e-s. Des amitiés se tissent et en cette période peu propice aux rencontres en personne, ces partages virtuels avec les voisin- e-s sont plus que bienvenus !

Dans quelle mesure et de quelle manière leur participation est-elle différente des autres programmes auxquels ils-elles participent ?

D’après nos observations les autres programmes dans le voisinage répondent à des enjeux complexes, comme l’accueil des immigrants, l’éducation, l’emploi, etc. Peu de programmes proposent ainsi des projets clefs en main, faciles à réaliser, ouverts à tout le monde, inclusifs, flexibles et avec peu d’engagement, disposant d’une plateforme de support et d’outils, et qui ont pour but de renforcer la solidarité, de créer des moments de joie et de solidarité, et de mobiliser la créativité collective. Ces projets ont ainsi eu un franc succès auprès des résident-e-s. Plusieurs personnes ont trouvé l’idée des projets avec les kits et l’accompagnement qui vient avec innovante.

‘’Génial! Je ne comprend pas comment il n y avait pas plus de monde!’’

‘’Intéressant, axé sur l’entraide’’

‘’Je trouve le concept intéressant’’

‘’J’adore l’idée, la formule et l’offre’’

‘’Vraiment excellent. Je ne savais pas que ça existait. Content de le savoir. Bravo.’’

Le taux de participation (62%) témoigne bien que la formule plaît aux résidents. Il faut noter également que certain-ne-s participant-e-s sont revenus à d’autres activités (voir partie parcours participant- e-s) ce que nous considérons comme un succès du contenu et de la formule du programme Notre voisinage .

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Certains citoyen-ne-s considèrent également que les projets de Notre voisinage sont complémentaires aux services offerts par la ville de Montréal.

‘’Surtout en temps de confinement, les échanges entre voisins sont plus difficiles. À un certain point, l’offre de Solon me semble très complémentaire au département des loisirs de la ville. Comme une façon de rejoindre les gens à la maison pour des ateliers qui ne sont pas disponibles en présentiel’’

La diversité des contenus et des thématiques ainsi que l’aspect apprentissage et solidarité ont eu un grand succès auprès des participant-e-s, ce qui nous laisse penser que les projets viennent répondre à une demande non comblée.

“Belle diversité d’activités proposées “

‘’Un programme très bien organisé et convivial avec une belle variété d’activités.”

“Ça me donne l’opportunité de partager des idées, des connaissances et de rencontrer d’autres personnes.”

L’apprentissage et l’acquisition de nouvelles compétences et expertises par les participant-e-s représentent un aspect important de la participation, tout comme le retour des participant-e-s dans les différents ateliers.

‘’Comment coudre avec une machine à coudre et comment faire des points d’arrêt’’

‘’J’ai aimé apprendre comment faire des points d’arrêts à la main, et comment faire les points en x pour les ourlets’’

‘’Utilización de agujas, ensanche de costuras’’ (Utilisation d’aiguilles, expansions de couture)

‘’À choisir le bon point pour le type de tissu. À réparer un petit accroc, à transformer un vêtement’’

‘’Une meilleure technique pour les ourlets / bas de pantalons pour éviter qu’ils se détachent’’ ‘’Agrandissement et réduction des vêtements’’

Qu’est-ce que cela vous dit sur le succès potentiel de cette plateforme dans votre quartier ou votre ville ?

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Le programme Notre voisinage nous a permis d’atteindre un objectif important, qui était de créer des liens de convivialité et de solidarité dans un milieu de vie d’Ahuntsic. Cette première étape était essentielle pour établir un premier contact avec les gens du secteur. Pour la suite, Solon souhaite participer à un effort concerté de la transition sociale et écologique sur l’ensemble du quartier. Cet effort se manifestera sous plusieurs formes, notamment par l’inauguration d’un tiers-lieu de Solon et la formation d’une communauté engagée et inclusive qui regroupe des citoyen-ne-s, des organismes, des commerces et des institutions. Il nous semble ainsi primordial de consolider ce momentum et d’inscrire ce programme dans une optique à moyen et long terme avec une phase 2, qui serait basée sur :

  1. Le maintien de quelques projets avec les kits : les projets s’amuse, fait du vélo, etc. montrent l’appétence et le désir des résident-e-s de continuer à participer aux activités.
  2. La proposition de nouvelles initiatives de la part des résident-e-s en accord avec leurs enjeux et réalités.
  3. La présence d’un tiers-lieu, qui sera implanté par Solon dans Ahuntsic à proximité du voisinage.
  4. Le démarrage d’un projet citoyen cet été pour valoriser un terrain vacant (Espace Meilleur) dans le secteur Saint-Benoît, en collaboration avec l’arrondissement, Ville en vert, Habitations Nicolas-Viel et Solidarité Ahuntsic.

Pour plus de détails sur le potentiel succès de la plateforme, nous vous invitons à lire la section VI de la partie Faisabilité : Qu’est-ce que cela vous dit sur le succès potentiel de ce programme (plateforme) dans ce ou tout autre voisinage à Montréal ?

Viabilité et demande

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Dans quelle mesure ce programme est-il susceptible d’être viable dans le contexte actuel (économique, politique, social, etc.) ?

Quelles sont les preuves qu’il existe une demande pour que cette plateforme existe et/où se développe (de la part des résident- e-s, des partenaires locaux, des gouvernements locaux) ?

(voir aussi partie Faisabilité page 8)

Demande de la part des partenaires locaux

Le réseau de partenaires locaux est motivé et partant pour continuer à développer le programme sur le territoire. L’intérêt des partenaires est grandissant pour le projet, et nous voyons le potentiel à poursuivre la discussion avec les partenaires locaux afin de mettre en place un plan d’action pour les 3 prochaines années.

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En effet, un partenariat plus concret est en train de se dessiner avec la table de quartier, Solidarité Ahuntsic, qui souhaite collaborer avec Solon afin de dynamiser le secteur St-Benoît, à compter de cet été. Par le biais de son programme de l’École de la citoyenneté, Solidarité Ahuntsic veut inciter les résident-e-s à se mobiliser autour de projets participatifs pour améliorer la vie de quartier et le vivre-ensemble. Au cours des prochains mois, Solidarité Ahuntsic souhaite co-animer des ateliers avec Solon dans le cadre du programme Notre voisinage , et ce, sur le site à la fois pour créer des liens entre voisin-e-s, mais aussi pour entamer la démarche participative pour le projet de valorisation du terrain.

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Le Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA) est un autre organisme local avec lequel nous avons tenté de collaborer pour faire connaître Notre voisinage et co-animer des activités ensemble. Le CANA accompagne les nouveaux-elles arrivant-e-s dès leur arrivée dans le quartier mais ne reste pas forcément en contact une fois l’intégration complétée. Au moment où le programme se déployait, le CANA se trouvait en période active de recrutement pour pallier au manque de personnel à l’interne. Il n’était donc pas en mesure de nous accompagner, mais demeure intéressé par la possibilité de collaborer pour des projets spécifiques à l’école St- Benoît, où une intervenante communautaire scolaire interculturelle (ICSI) du CANA travaille depuis quelques semaines. Solon travaille actuellement avec des parents de l’école pour développer un projet de verdissement de la cour dans les prochaines semaines.

Les Habitations Nicolas-Viel (HNV) sont un autre partenaire du secteur que nous avons eu la chance de rencontrer. HNV est un OBNL qui est propriétaire de deux bâtiments de logements abordables et accueillera un troisième bâtiment dans le secteur St-Benoît d’ici quelques années. Les membres du conseil d’administration ont démontré beaucoup d’enthousiasme pour le programme Notre voisinage et nous ont mis en contact avec des locataires intéressés à participer aux différents projets. HNV demeure un partenaire important pour Solon puisque le terrain vacant est situé derrière leur bâtiment de Place Meilleur et que le droit d’accès au site, qui passe devant leur bâtisse, demeure un sujet délicat.

Demande de la part des résident-e-s

Ce projet est un exemple de la volonté de certain-e-s résident-e-s pour que Notre voisinage se poursuive. En effet, il s’agit ici du terrain que le résident R. le concierge de plusieurs édifices sur Terrasse Fleury, nous a montré, et sur lequel il souhaiterait développer un projet de jardinage :

‘’Il y a un endroit dans lequel les gens jettent des déchets qui pourrait être nettoyé et embellit en le transformant en potager, une fois son rotoculteur réparé’’

R. pourrait prêter aux voisin-e-s une compostière, et aider dans l’aménagement pour rendre le lieu plus accueillant pour les enfants. En outre, certaines personnes hors territoire ont montré de l’intérêt pour que le projet soit développé dans d’autres secteurs :

‘’J’ADORE l’idée! J’espère qu’un projet comme ça couvrira mon secteur prochainement.”

Nous avons également constaté, par exemple, de l’intérêt de participant-e-s hors voisinage à participer à Notre voisinage : en effet, à plusieurs reprises, des personnes hors secteurs se sont inscrites à nos activités que nous avions laissées volontairement ouvertes.

Demande de la part de l’arrondissement

En plus de soutenir financièrement une partie de Notre voisinage , et d’octroyer certains permis d’occupation de l’espace public, l’arrondissement a ouvert le dialogue pour un travail concerté en permettant au projet de Notre voisinage de se lier à d’autres activités connexes. Voyant les objectifs et les impacts positifs de notre action, l’arrondissement souhaite que le programme se poursuive. En accord avec les objectifs du Plan stratégique de développement durable de l’arrondissement d’Ahuntsic- Cartierville, la mairesse rappelle que :

“L’arrondissement soutient donc pleinement la réalisation de projets comme celui-ci qui, par la création et le renforcement des liens sociaux, renforcent la résilience des voisinages où ils sont réalisés. Au cours des dernières années, Solon a démontré sa capacité à mener de tels projets et c’est la raison qui a amené notre arrondissement à développer divers partenariats avec cet organisme.” - Émilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville

Quelles sont les preuves que la nouvelle plateforme participative et le nouvel écosystème peuvent être pleinement intégrés dans le contexte local des services, des entreprises et des autres activités?

Tout d’abord, comme énoncé dans les constats de la partie Faisabilité -VI., il y a un écosystème de partenaires complémentaires à développer dans le voisinage (cf constat 2), et une certaine volonté pour ça. L’arrondissement souhaite aussi s’impliquer davantage (cf constat 3), et ces volontés de collaborations futures sont prometteuses pour l’intégration du programme dans le contexte local des services, des entreprises, et des autres activités de l’arrondissement (cf également paragraphe précédent). En outre, le programme proposé permet de répondre aux besoins exprimés par les résident-e-s, qui ne sont pas adressés avec le contexte actuel (en matière de services ou d’activités) (cf section Création de valeur - I.), et on constate qu’il est vraiment complémentaire aux projets existants (cf section Création de valeur - III.).

Quels défis avez-vous rencontrés concernant l’intégration de ce modèle dans votre organisation et votre contexte local ?

Nous avons rencontré plusieurs défis au niveau de l’intégration du modèle dans notre organisation :

Une équipe dédiée aux projets à temps partiel :

Tous les membres de l’équipe en coordination et en mobilisation travaillaient en moyenne entre une et deux journées par semaine sur le développement du programme. Cette situation a mis beaucoup de stress et de pression sur l’équipe compte tenu de la Covid et de l’échéancier très serré. Il est fortement recommandé d’avoir au moins une personne à temps plein en coordination, voire une autre personne à temps plein en mobilisation.

Échéancier court et serré, calendrier très chargé pour les membres de l’équipe :

Le contexte de la Covid a exigé de redoubler d’effort pour réussir le programme. Avec les différents engagements sur d’autres projets au sein de l’organisation, l’équipe s’est retrouvée avec un échéancier très chargé pour mener à bien l’ensemble de ses projets, dont Notre voisinage . Cette situation n’a pas permis à l’équipe de bien évaluer et adapter certaines situations en ce qui concerne par exemple la mobilisation et la charge de travail.

Le retrait de notre partenaire de production “la Pépinière” :

Cette situation a exigé plus de temps que prévu en matière d’idéation, de production, d’achat et de livraison des kits.

Équipe qui collabore à distance :

Nous avons dû faire face à une double frustration : au-delà de l’impossibilité de rencontrer les citoyen-ne-s, nous n’avons pas pu nous rencontrer entre nous en présentiel.

S’adapter à la nouvelle formule de projets “Clés en main” en virtuel :

Ce fut un apprentissage riche mais difficile dans le contexte de la pandémie.

Gestion et gouvernance :

Nous retenons de cette expérience qu’il est nécessaire de mieux définir les rôles et les responsabilités au sein de l’équipe en amont (dont la prise de décision). Cela permettrait de clarifier les ambiguïtés, de réduire le travail en silo et surtout d’introduire les autres membres dans les sessions de co-design avec Participatory Canada.

Avoir les outils d’évaluation au début du processus de design :

Nous avons reçu les outils d’évaluation quelques mois après le début de la phase du design. Nous avons constaté qu’une période d’appropriation et de compréhension de ces outils est nécessaire. Se former aux outils d’évaluation dès le début du projet aurait permis à l’équipe de mieux introduire cet aspect dans la gestion et le développement du projet.

Qu’est-ce que cela vous dit sur la viabilité potentielle d’une version à plus grande échelle de ce modèle dans votre quartier ou votre ville ?

Une partie des inscriptions et des participations dans les différents projets viennent de l’extérieur du voisinage choisi. Nous avons accepté d’inclure ces participant-e-s (en dehors du voisinage) par souci d’inclusion et également dans le but d’élargir le voisinage. L’objectif est également de créer des liens entre le voisinage principal ( Triangle Terrasse Fleury - place Meilleur - Parc St-Benoît) et les voisinages alentours.

Certain-e-s ont également mentionné l’importance d’élargir l’accès au projet à d’autres voisinages.

‘’J’ai pas d’idées supplémentaires à ajouter pour le moment, sauf le fait d’ouvrir d’autres ‘’voisinages’’ à des secteurs différents aussi, pour que plus de gens puissent en profiter.”

Pour d’autres opportunités de la mise à l’échelle voir la section I de cette partie et également la section VI de la partie Faisabilité.

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Adaptation et apprentissages

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Les ressources (humaines, outils et ateliers) mises en place par Participatory Canada et la Fondation McConnell ont été indispensables pour la réussite du projet. Les séances de travail pendant la phase de développement offertes par Aggie, Rahela et Keren ont été extrêmement importantes pour pouvoir mettre en place et avancer le projet. De plus, les rencontres ‘‘City Team community meeting’’ nous ont permis de partager les apprentissages, les défis, et d’apprendre de nos expériences sur les différents territoires. Finalement, les outils d’évaluation et de suivi ainsi que la centralisation du système de collecte de données nous ont permis de mieux collecter les informations et de documenter nos interactions, les défis rencontrés et nos apprentissages.

Voici les apprentissages de l’équipe de Notre voisinage :

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Équipe

  • KARINE THÉORÊT - MOBILISATION | AHUNTSIC-CARTIERVILLE
  • EVA DOMINGUEZ-PAINCHAUD - MOBILISATION & INCLUSION
  • MAUDE LAPOINTE - COORDINATION, AHUNTSIC-CARTIERVILLE
  • ALIX RUHLMANN - MOBILISATION | AHUNTSIC-CARTIERVILLE
  • WISSAM YASSINE - ACCOMPAGNEMENT DE PROJETS | LAB TRANSITION
  • CHLOÉ DODINOT - COORDINATION | ROSEMONT - LA PETITE-PATRIE
  • BERTRAND FOUSS - DÉVELOPPEMENT ET PARTENARIATS
  • MAGALIE PAQUET - COMMUNICATION PARTICIPATIVE ET SOUTIEN AUX PROJETS
  • CAMILLE BUTZBACH - RÉCIT, RECHERCHE ET MOBILISATION DES CONNAISSANCES