Partage de voitures entre voisins

Définition

C'est un système qui nous permet de louer notre voiture à nos voisin-e-s, ou qui nous permette de louer celle de nos voisins. L'autopartage s'inscrit dans une tendance de mobilité partagée. Au lieu de louer à une entreprise, l'idée de l'autopartage de voisinage permet de se passer d'un intermédiaire et de partager directement avec notre voisinage pour créer une offre de biens communs.

Objectifs

Saviez-vous que nos voitures restent stationnées environ 90 % du temps ? [1]

L'autopartage traditionnel (par un opérateur qui possède un grand nombre de voitures) présente quelques limites et peut être complémenté par le prêt entre particuliers. L'autopartage entre voisin-e-s peut permettre :

• Une plus grande variété de véhicules.
• Un accès à des véhicules dans des endroits où l'autopartage est moins présent.
• Une structure de financement plus légère.
• La réduction du coût de possession d'une voiture pour les ménages.

De plus, comme tout projet de partage ancré dans sa communauté, le partage de voitures de voisinage peut permettre de créer des occasions pour se rencontrer, se rendre service, et tisser des liens avec le voisinage.

Impact sur la mobilité durable

De manière générale, l’objectif est de réduire le parc automobile et ainsi favoriser le recours à d’autres modes de transport et libérer de l’espace public pour d’autres usages (verdissement, trottoirs élargis, voies cyclables, voies réservées pour autobus, apaisement de la circulation, etc.) En effet, une voiture en autopartage remplace de 8 à 10 voitures individuelles [2], tandis qu'une voiture occupe en moyenne quatre cases de stationnement [3]. L’autopartage réduit donc les gaz à effet de serre de trois façons : en réduisant la production de voitures, en réduisant le recours à la voiture pour nos déplacements (d'environ 40 à 60 % [4]) et en libérant de l’espace public pour des fonctions plus durables, telles le verdissement, le transport collectif et actif. Le partage de voitures génère des impacts positifs directs dans la vie quotidienne, ainsi qu'à long terme.

Possibilités actuelles

Peut-on, dès aujourd’hui, faire ce type de projet avec notre voisinage ? Oui et non… Une certaine quantité de prêts entre particuliers est aujourd’hui tolérée par la plupart des assurances, mais il s’agit d’une zone grise. De plus, il est interdit pour les propriétaires de voiture de percevoir de l’argent pour se dédommager.

LocoMotion

LocoMotion est un projet d’autopartage, de vélopartage et de partage de remorques à vélo entre voisin-e-s de quartier démarré par Solon. Cette initiative collective roule grâce à un réseau de comités de quartier. Puisque ces comités décident les priorités du budget, chaque quartier a des différentes particularités en fonction des besoins identifiés. Dans la ville de Montréal, ce projet a débuté dans les quartiers La Petite-Patrie et Ahuntsic et s'est étendu à plusieurs autres quartiers montréalais.

Si ce service existe dans le quartier, c'est une ressource qui facilite le partage des voitures entre voisins. Le coût d’un emprunt est calculé en se basant sur la distance et la durée du trajet, des assurances et une contribution volontaire. Le prix est comparable ou parfois moins cher que les services d’autopartage étant donné que LocoMotion a un financement public pour le moment. Il est possible d'adhérer à ce comité en le contactant directement.

Si LocoMotion n'est pas encore disponible dans un quartier, il est possible de l'ajouter en commençant par la création d'un comité de quartier. Le guide « Comment créer LocoMotion dans mon quartier ? » affiche les instructions, étape par étape, pour le déploiement de LocoMotion.

Turo

Une plateforme commerciale est disponible présentement au Québec, soit la plateforme américaine Turo. Ce service permet de louer sa voiture à des particuliers tout en percevant de l’argent pour cela. Turo fournit également une assurance qui prend le relais de l’assurance du propriétaire de la voiture pour la durée de la location.  

Il n’est pas possible de créer des groupes fermés pour se partager une voiture entre un groupe restreint d’utilisateurs. Un propriétaire de voiture peut toutefois décider quand il rend sa voiture disponible ou pas. Pour ce qui est des prix, il faut considérer une assurance de responsabilité civile, des frais d'utilisateurice, le TVQ et une assurance dommages (cette dernière est optionnelle). L'utilisation de ce service est d'environ 27.5 $/par jour, si on n'inclut pas l’assurance Dommages  (ajout de ~10 %). Le propriétaire de la voiture reçoit approximativement 18,75 $/jour (déduction de ~25 %). Veuillez noter que ces montants sont des estimations approximatives.

Ajouter des personnes sur le contrat d’assurance d’une voiture

Certaines assurances acceptent que vous ajoutiez quelques personnes (ne résidant pas à la même adresse que vous) à votre contrat d’assurance, moyennant avec une prime supplémentaire. C’est assez aléatoire et cela dépend de votre pouvoir négociation. Il n’est pas très clair si le partage des frais entre personnes assurées est autorisé (c’est-à-dire si cela n’est pas perçu comme de la location commerciale au profit du propriétaire).

Le prêt occasionnel

La plupart des assureurs acceptent qu’un propriétaire prête occasionnellement sa voiture à des tiers, cependant prêter fréquemment sa voiture ne serait pas autorisé par les assurances. Certains assureurs refusent catégoriquement. Parmi ceux qui acceptent, la définition d’occasionnel est variable. De plus, certains vont être à l’aise de préciser une fréquence acceptable (ex. une fois par mois), tandis que d’autres non.  

Pour un prêt de plus longue durée (ex : le/la propriétaire d'une voiture part en vacances et laisse son auto à un-e voisin-e), il est conseillé d’appeler son assurance et de nommer la/les personne(s) qui utiliseront la voiture.  Dans tous ces cas, c’est la couverture d’assurance du propriétaire de la voiture qui va fonctionner en cas d’accident. En outre, il n’est jamais permis de recevoir une rémunération lorsqu’on prête une voiture.

Essayer l'autopartage

L'autopartage implique un changement de posture et souvent un accompagnement pour surmonter les réticences et l'importance associé à la propriété individuel, la "liberté" ou autres contraintes.

Si une personne n'est pas sûre de pouvoir participer à ce modèle de partage de voitures, ou si elle aime l'idée d'être accompagnée, il existe le <b>défi « Partage une auto »</b> qui a été créé dans ce but précis. La participation au défi avec un accompagnement est conseillée afin de tester le partage d’auto avec un petit groupe de voisin-e-s. Le défi est une façon ludique de se lancer dans un sprint structuré d'un mois.

Pour aller plus loin

• Défis Partage une auto par Solon
• LocoMotion

Références

[1] https://www.lesaffaires.com/blogues/evenements-les-affaires/changer-ses-habitudes-plutot-que dacheter-une-auto-electrique/605231

[2] https://www.lapresse.ca/suite/201810/12/01-5199998-communauto-un-service-dautopartage.php

[3] Shoup, D. (1999). The trouble with minimum parking requirements, http://shoup.bol.ucla.edu/Trouble.pdf

[4] http://collectivitesviables.org/articles/autopartage-et-vehicules-en-libre-service.aspx