« Récit de la transition : Action politique citoyenne » : différence entre les versions
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Dans notre société plutôt orientée vers la réussite et les performances individuelles, l’engagement dans nos communautés est relativement peu valorisé. Les systèmes politiques sont organisés autour de la délégation de pouvoir et de responsabilités à quelques individus élus, dont on attend qu’ils répondent à nos besoins et aspirations. Les citoyen-ne-s ont relativement peu de pouvoir, et il est difficile de faire partie des sphères décisionnaires. Il en résulte peu de passage à l’action collective et un certain attentisme face aux changements qui nous entourent. En somme, nous subissons plus que nous ne créons les règles qui régissent nos vies, nos territoires, nos ressources, nos interactions sociales et économiques. Les décisions prises “par le haut” ne satisfont pas toujours l’intérêt général. On observe un certain détachement des citoyen-ne-s à l’égard de la politique comme en témoignent les taux d’abstention élevés aux élections. Pour certain-e-s, l’absence d’engagement est aussi due à un manque de temps, pour s’informer, participer à des activités participatives, etc. | Dans notre société plutôt orientée vers la réussite et les performances individuelles, l’engagement dans nos communautés est relativement peu valorisé. Les systèmes politiques sont organisés autour de la délégation de pouvoir et de responsabilités à quelques individus élus, dont on attend qu’ils répondent à nos besoins et aspirations. Les citoyen-ne-s ont relativement peu de pouvoir, et il est difficile de faire partie des sphères décisionnaires. Il en résulte peu de passage à l’action collective et un certain attentisme face aux changements qui nous entourent. En somme, nous subissons plus que nous ne créons les règles qui régissent nos vies, nos territoires, nos ressources, nos interactions sociales et économiques. Les décisions prises “par le haut” ne satisfont pas toujours l’intérêt général. On observe un certain détachement des citoyen-ne-s à l’égard de la politique comme en témoignent les taux d’abstention élevés aux élections. Pour certain-e-s, l’absence d’engagement est aussi due à un manque de temps, pour s’informer, participer à des activités participatives, etc. | ||
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Nous souhaitons libérer du temps dans nos vies pour prendre part à la vie politique de nos territoires. Nous pourrons ainsi contribuer à la société, faire des choix démocratiques et avoir un réel pouvoir sur les décisions qui nous concernent. Quel que soit le modèle choisi, représentatif ou participatif, nous aspirons à une implication beaucoup plus grande de chacun-e dans les décisions collectives. Nous souhaitons que les citoyen-ne-s puissent prendre part à des initiatives, au sein desquelles la prise de décision est collective, et les responsabilités sont partagées. L’implication des citoyen-ne-s dans la gouvernance de leur territoire passe autant par les processus électoraux que par leur participation à des activités communautaires démocratiques. Ainsi, chacun-e assume sereinement que des rapports de forces doivent changer et que cela peut générer du conflit. Chacun-e sait aussi que le changement nécessite parfois de faire des concessions et d'accepter des règles qui favorisent le collectif sur l'individuel. Par le fait même, les citoyen-ne-s développent une certaine autonomie dans les projets de gouvernance, en fonction de leurs aspirations et de leurs capacités, que ce soit au sein des organisations politiques partisanes ou au sein d’un projet local par exemple. Enfin, nous testons et déployons divers mécanismes de démocratisation des différents niveaux de gouvernement (ex.: tirage au sort, etc.). Ces processus permettent l’implication et la représentation équitable des citoyen-ne-s aux différents niveaux de la prise de décisions et augmentent leur pouvoir politique. | Nous souhaitons libérer du temps dans nos vies pour prendre part à la vie politique de nos territoires. Nous pourrons ainsi contribuer à la société, faire des choix démocratiques et avoir un réel pouvoir sur les décisions qui nous concernent. Quel que soit le modèle choisi, représentatif ou participatif, nous aspirons à une implication beaucoup plus grande de chacun-e dans les décisions collectives. Nous souhaitons que les citoyen-ne-s puissent prendre part à des initiatives, au sein desquelles la prise de décision est collective, et les responsabilités sont partagées. L’implication des citoyen-ne-s dans la gouvernance de leur territoire passe autant par les processus électoraux que par leur participation à des activités communautaires démocratiques. Ainsi, chacun-e assume sereinement que des rapports de forces doivent changer et que cela peut générer du conflit. Chacun-e sait aussi que le changement nécessite parfois de faire des concessions et d'accepter des règles qui favorisent le collectif sur l'individuel. Par le fait même, les citoyen-ne-s développent une certaine autonomie dans les projets de gouvernance, en fonction de leurs aspirations et de leurs capacités, que ce soit au sein des organisations politiques partisanes ou au sein d’un projet local par exemple. Enfin, nous testons et déployons divers mécanismes de démocratisation des différents niveaux de gouvernement (ex.: tirage au sort, etc.). Ces processus permettent l’implication et la représentation équitable des citoyen-ne-s aux différents niveaux de la prise de décisions et augmentent leur pouvoir politique. | ||
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Version actuelle datée du 21 novembre 2022 à 13:40
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Définition
Le-la citoyen-ne est un-e acteur-trice politique, au même titre que les acteurs économiques, les institutions publiques, les organisations de la société civile. Fort-e de ses droits politiques et sociaux, le-la-citoyen-ne exerce son rôle politique au quotidien, en participant à la vie de la cité, tant par ses réflexions et actions que par sa contribution aux délibérations et choix collectifs. Elle-il apprend, à “accomplir des actions [...] en tant que membre d’une entité politique” (Ogien, 2019). Le-la citoyen-ne s’informe, crée des liens avec les individus et communautés qui l’entourent, s’engage, développe son pouvoir, et contribue à la société et à son amélioration.
Ce qu’on déconstruit
Dans notre société plutôt orientée vers la réussite et les performances individuelles, l’engagement dans nos communautés est relativement peu valorisé. Les systèmes politiques sont organisés autour de la délégation de pouvoir et de responsabilités à quelques individus élus, dont on attend qu’ils répondent à nos besoins et aspirations. Les citoyen-ne-s ont relativement peu de pouvoir, et il est difficile de faire partie des sphères décisionnaires. Il en résulte peu de passage à l’action collective et un certain attentisme face aux changements qui nous entourent. En somme, nous subissons plus que nous ne créons les règles qui régissent nos vies, nos territoires, nos ressources, nos interactions sociales et économiques. Les décisions prises “par le haut” ne satisfont pas toujours l’intérêt général. On observe un certain détachement des citoyen-ne-s à l’égard de la politique comme en témoignent les taux d’abstention élevés aux élections. Pour certain-e-s, l’absence d’engagement est aussi due à un manque de temps, pour s’informer, participer à des activités participatives, etc.
Ce à quoi on aspire
Nous souhaitons libérer du temps dans nos vies pour prendre part à la vie politique de nos territoires. Nous pourrons ainsi contribuer à la société, faire des choix démocratiques et avoir un réel pouvoir sur les décisions qui nous concernent. Quel que soit le modèle choisi, représentatif ou participatif, nous aspirons à une implication beaucoup plus grande de chacun-e dans les décisions collectives. Nous souhaitons que les citoyen-ne-s puissent prendre part à des initiatives, au sein desquelles la prise de décision est collective, et les responsabilités sont partagées. L’implication des citoyen-ne-s dans la gouvernance de leur territoire passe autant par les processus électoraux que par leur participation à des activités communautaires démocratiques. Ainsi, chacun-e assume sereinement que des rapports de forces doivent changer et que cela peut générer du conflit. Chacun-e sait aussi que le changement nécessite parfois de faire des concessions et d'accepter des règles qui favorisent le collectif sur l'individuel. Par le fait même, les citoyen-ne-s développent une certaine autonomie dans les projets de gouvernance, en fonction de leurs aspirations et de leurs capacités, que ce soit au sein des organisations politiques partisanes ou au sein d’un projet local par exemple. Enfin, nous testons et déployons divers mécanismes de démocratisation des différents niveaux de gouvernement (ex.: tirage au sort, etc.). Ces processus permettent l’implication et la représentation équitable des citoyen-ne-s aux différents niveaux de la prise de décisions et augmentent leur pouvoir politique.
Comment on s’y rend
S’opposer aux injustices et à la destruction de l’environnement
Les mouvements sociaux ont toujours eu pour moyen d’action l’organisation de manifestations ou d’autres stratégies visant à occuper l’espace public et à bloquer les projets et les politiques injustes et destructeurs. Se mobiliser, se rassembler et scander nos aspirations sont des actions éminemment politiques et, si elles sont suffisamment soutenues, elles donnent des résultats. En 2012, le printemps érable a été l’occasion de remettre à l’avant scène l’importance que notre société accorde à l’accessibilité aux études postsecondaires, et le mouvement étudiant appuyé d’une grande partie de la population a permis de protéger cet acquis social. Depuis 2008 avec l’arrivée de l’exploration des gaz de schiste dans la vallée du St-Laurent et jusqu’à récemment avec les projets de gazoducs et d’oléoducs, des comités citoyens se sont formés dans l’ensemble du Québec pour empêcher que celui-ci ne devienne une terre d’accueil pour l’industrie extractiviste des hydrocarbures. Aujourd’hui réunis au sein du Front commun pour la transition énergétique, ces comités citoyens constituent un acteur politique incontournable. Pour la transition sociale et écologique que nous envisageons, il faudra se mobiliser contre des tendances adverses.
Multiplier les formes d’implication politique
Les modalités d’engagement dans la vie politique et les projets collectifs sont multiples. Chacun-e d’entre nous peut prendre part à des activités selon les principes de l’intelligence collective. Chacun-e d’entre nous est engagé-e dans les décisions qui le-la concernent, et a une réelle influence sur celles-ci. Par exemple, l’École de la citoyenneté de la table de quartier d’Ahuntsic souhaite encourager les résidents à prendre la parole et à défendre leurs intérêts citoyens, autour de deux enjeux : la sécurité alimentaire et le développement d’équipements collectifs. La politisation des citoyen-ne-s se généralise notamment grâce à la convergence des luttes sociales et écologiques, ce qui leur permet d’accepter les concessions et obligations qui sont inhérentes à ces luttes et de s’opposer aux injustices et à la destruction de l’environnement.
La participation publique dès l’enfance
Nous recevons une éducation à la vie politique, à la prise en charge des décisions qui nous concernent, dès notre plus jeune âge. Les enfants participent à des instances démocratiques au sein de leurs écoles ou dans des conseils municipaux des enfants. Ils ont une place pour mettre en œuvre des projets qui répondent à leurs besoins, pour participer à l’amélioration de leurs milieux de vie (école, quartier, etc.). On encourage la participation des jeunes par des incitatifs ludiques. On initie l’ensemble des citoyen-n-es au concept de gouvernance grâce à des moyens simples et proches des gens. L’organisme Parole d’excluEs à Montréal-Nord accompagne des jeunes “gilets verts” qui militent pour l’environnement dans leur quartier. Les jeunes ont reçu des formations et se promènent à vélo dans leur quartier pour faire de la sensibilisation auprès des adultes sur la gestion des matières résiduelles et le respect de l’environnement. En 2020, ils ont participé à la marche de Montréal pour le climat, pour exprimer leurs préoccupations concernant les dérèglements climatiques et voir une de leur idole : Greta Thundberg. Un autre exemple est l’École d’été de l’INM, qui existe depuis 2004. Il s’agit d’un espace pour que les jeunes de 18 à 35 ans puissent se mettre en action et se faire entendre sur différents enjeux de société, et exercent leur citoyenneté
Promouvoir des modèles de démocratie participative
Au sein de nos instances décisionnelles, certaines décisions se font suivant les principes de la démocratie participative, ce qui permet un renforcement de la participation des citoyen-ne-s à la prise de décision politique. De nouvelles instances de décision à l’échelle du quartier sont créées pour stimuler la politisation des résident-e-s. Le programme Projets Participatifs Citoyens de Rosemont-La Petite-Patrie est un modèle de démocratie participative qui permet aux habitant-e-s de s’organiser en comités, de développer des idées, et de réaliser des projets locaux grâce à un budget participatif qui peut atteindre 10 000 $. Les programmes de ce type seront de plus en plus nombreux parce que nous les réclamons à nos institutions locales.
Proximité des instances décisionnelles
Nous établissons une plus grande proximité entre les gouvernements et les citoyen-ne-s. Les élu-e-s prennent régulièrement le temps de consulter leurs électeurs-trices avant de prendre une décision. Les citoyen-ne-s sont davantage informé-e-s des décisions qui sont prises et de l’impact de celles-ci sur le territoire. L’exemple des Assemblées de cuisine réalisées par Gabriel Nadeau-Dubois avant l’élection provinciale de 2018 s’inscrit dans cette idée. Il s’agit pour l’équipe du député de se rendre directement chez les gens pour aborder les sujets qui les intéressent et sur lequel ils veulent interpeler les candidats. Ce sont aux élu-e-s de venir rencontrer leurs électeurs-trices et de leur donner du pouvoir, de l’influence. Cette pratique pourrait être plus courante et ne pas se limiter à la période de campagne électorale. Autre exemple, le candidat à la mairie de Rosemont–La Petite-Patrie a proposé en octobre 2021 de déplacer le conseil d’arrondissement pour l’amener dans des bibliothèques ou des maisons de la culture pour décloisonner le conseil d’arrondissement et ses instances afin d’être davantage à l’écoute de ses concitoyens (Bérubé-Lupien, 2021).
Co-construire des projets ensemble, s’inscrire dans des communautés de vision
Les projets réalisés dans nos milieux de vie se font en co-construction entre les institutions publiques, les partenaires communautaires et les citoyen-ne-s. Cette co-construction repose sur la mise en commun des intérêts individuels et organisationnels et la poursuite d’objectifs communs. Nous formons ainsi des communautés de vision pour réfléchir et œuvrer ensemble au futur de nos milieux de vie, et de notre société. Nos idéaux devraient être bâtis à partir de la parole de tous et toutes, pour susciter une plus grande adhésion et ne pas “venir du haut”.
Le Plan d’aménagement du Nord-Est, mis en œuvre par l’Arrondissement de Montréal-Nord et la Table de Quartier de Montréal-Nord est un exemple de projet co-construit entre une institution publique et les acteurs locaux en cours de réalisation. Au travers de comités multi-partenariaux et d’une variété d’activités participatives, les porteurs du projet s’assurent que les citoyen-ne-s peuvent prendre part aux décisions qui concernent l'aménagement de leur territoire.
Faire en sorte d’inclure tou-te-s les citoyen-ne-s dans la représentation politique/publique
Nous visons une représentation équitable de la diversité de la population. Nos élu-e-s nous ressemblent et sont en mesure de comprendre les enjeux qui nous concernent. Nous souhaitons que la population soit représentée de façon équitable à travers les diverses instances gouvernementales et privées. Les personnes marginalisées ou opprimées sont également incluses dans ces processus. De cette façon les privilèges, incluant celui de prendre part aux prises de décisions et d’occuper des postes de pouvoir, sont partagés entre tout le monde.