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Le terme de décolonisation fait référence à la déconstruction des rapports sociaux impérialistes et racistes inhérents au capitalisme occidental. Le processus de décolonisation individuel et collectif vise à remettre en question les rapports de domination qui perdurent entre les personnes dites “blanches” et les populations racialisées en fonction de leur couleur de peau, leurs origines ethniques et culturelles. | Le terme de décolonisation fait référence à la déconstruction des rapports sociaux impérialistes et racistes inhérents au capitalisme occidental. Le processus de décolonisation individuel et collectif vise à remettre en question les rapports de domination qui perdurent entre les personnes dites “blanches” et les populations racialisées en fonction de leur couleur de peau, leurs origines ethniques et culturelles. |
Version du 25 juillet 2022 à 15:52
Pour voir le projet du récit collectif de la transition sociale et écologique dans son ensemble et avoir accès au pdf illustré, cliquez ici!
Définition
Le terme de décolonisation fait référence à la déconstruction des rapports sociaux impérialistes et racistes inhérents au capitalisme occidental. Le processus de décolonisation individuel et collectif vise à remettre en question les rapports de domination qui perdurent entre les personnes dites “blanches” et les populations racialisées en fonction de leur couleur de peau, leurs origines ethniques et culturelles.
L’inclusion renvoie au fait de donner à chacun-e l’opportunité de vivre et d’être accepté pour ce qu’il ou elle est, dans l’acceptation et la reconnaissance des différences. Elle implique de mettre en place les conditions pour lever les obstacles à la participation à la vie collective afin que chacun-e puisse y prendre part.
Une transition inclusive est une transition au sein de laquelle chacun-e peut prendre part équitablement, à hauteur de ses capacités. L’inclusion suppose que nous supprimions les obstacles qui nuisent à la participation de chacun-e aux différentes sphères de notre société.
Ce qu’on déconstruit
La société actuelle est productrice d’inégalités sociales et de discriminations qui sont systémiques.
On ne vit pas de la même façon selon notre origine sociale, notre genre, notre appartenance culturelle, notre couleur de peau ou nos caractéristiques physiques.
Le pouvoir et les richesses sont concentrés dans les mains d’une minorité. Les privilèges ne sont pas partagés et de ce fait une minorité de personnes prend des décisions dans une perspective de l’intérêt général qui peut être biaisée et qui vise surtout à la reproduction du système de privilèges. Plusieurs segments de la population se heurtent alors à ce qu’on appelle “le plafond de verre”: il est très difficile pour certain-e-s, voire impossible, d’accéder à la mobilité sociale. Pourtant, nous entretenons le mythe qu’il faut gravir les échelons de notre système pour atteindre la réussite et une certaine forme de bonheur. En faisant cela, nous réitérons un système qui génère de l’exclusion et de l’oppression, plutôt que de viser à sortir de cet “effet pyramidal”. Ce système repose sur plusieurs préjugés à l’égard de certaines personnes et communautés, que nous reproduisons parfois sans même en avoir conscience. Nous avons des biais conscients et inconscients qui nous conduisent collectivement à donner moins de valeur à certaines personnes. Ces mécanismes continuent d’organiser le monde et le système économique autour de l’exploitation des personnes moins nanties, vulnérables, marginalisées ou racialisées, au nord comme au sud, pour réaliser les tâches et les métiers les plus difficiles et considérés comme ingrats. En plus de cela, l’idéologie politique ambiante tend à reproduire la peur et le rejet de l’Autre, de l’étranger qui est présenté comme un envahisseur menaçant nos modes de vie. Les États-nations occidentaux cultivent le mythe que nos valeurs sont supérieures à celles des autres cultures, au nom de l’universalisme. Il en découle que les lois et les institutions sont souvent oppressives pour celles et ceux qui n’appartiennent pas à la communauté dominante.
Ce à quoi on aspire
Nous aspirons à un monde où les croyances et valeurs de chacun-e sont respectées et sont un terreau fertile à la construction d’idéaux communs portés par toutes et tous. Nous souhaitons construire un modèle social, économique et politique qui profite à tout le monde. C'est-à-dire que chacun-e y a une juste place, et a la garantie de s’y épanouir à hauteur de ses attentes et de manière équitable. Ce qui signifie un partage des privilèges entre tou-te-s et l’abolition de toutes formes de discrimination, d’exclusion et d’oppression.
Nous développons des liens avec toutes les personnes et communautés autour de nous et nous avons le réflexe et le souhait d’aller à la découverte de l’Autre, surtout celui qui vit différemment de nous. Nous célébrons la diversité par l’écoute, l’acceptation et le partage, nous accueillons et valorisons les différences. Nous reconnaissons la coexistence possible entre des vies plurielles (préservation de la pluralité et diversité) et une universalité (équité et valeurs universelles). Nous nous sentons faire partie d’un tout formé par une multitude de communautés.
Comment on s’y rend
Reconnaître les oppressions et les biais qui les engendrent
Nous reconnaissons individuellement et collectivement les inégalités et déconstruisons nos préjugés. Pour cela, nous mettons en place des mécanismes permettant de reconnaitre les oppressions et les inégalités systémiques vécues par les communautés opprimées en raison de leur couleur de peau, la communauté dont ils sont originaires, leur sexe ou leur genre, leur statut socio-économique, etc. Nous mettons en place des groupes de parole et nous diffusons les témoignages des personnes opprimées. Nous faisons des études et des recherches visant à expliciter les biais et préjugés qui engendrent ces oppressions (personnes racialisées, les femmes, les biais, les privilèges non partagés, etc.). De ce travail de déconstruction pourra partir une transformation de nos valeurs et une adhésion à de nouveaux idéaux collectifs.
Dans cet ordre de pensée, l’organisme autochtone Mikana œuvre à la reconnaissance des discriminations et du racisme subis par les premières nations et cherche à créer des ponts entre les communautés allochtones et autochtones. Mikana a réalisé un fascicule visant à déconstruire les préjugés vécus par les personnes autochtones et offre des formations sur les réalités autochtones, les biais et préjugés à leur encontre, etc. Ces formations et ateliers sont offerts notamment en milieu scolaire et universitaire mais aussi au grand public.
Convergence des luttes
Le lien se fait entre les mouvements sociaux et environnementaux, et entre les communautés locales et les organismes communautaires. Les inégalités qui sont révélées dans notre société rendent la transition nécessaire et incontournable. Nous reconnaissons nos interconnexions, et nous observons une interdépendance des combats. Par exemple, le Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE) a amorcé un processus de décolonisation, qui mène à remettre en question les biais occidentaux dans les luttes écologistes, et à concrétiser une alliance avec les écologistes autochtones (source : RQGE). À Rosemont-La Petite-Patrie, Solon travaille de concert avec la Table de concertation logement et aménagement de La Petite-Patrie pour permettre un accès au logement inclusif et accessible, afin que chaque personne puisse trouver sa place et œuvrer ensemble à la transition (source : Passerelles).
Se donner du temps
Être dans une posture ouverte, connaître l’autre, comprendre sa réalité, demande du temps. Nous sommes dans une société qui se permet de se donner ce temps-là, notamment dans la mise en œuvre de projets et de processus, afin d’être le plus inclusif possible.
Encourager la diversité culturelle, générationnelle, sociale...
Nous recherchons le plus possible la diversité, elle est encouragée afin que tout le monde se sente le-la bienvenu-e. Nous célébrons à la fois la diversité et l’universalité. Il y a une place pour chacun-e dans les processus, par exemple les personnes marginalisées sont incluses dans les processus de participation citoyenne et de réflexion. Adopter une posture d’ouverture est naturelle pour chacun-e : comprendre les différences, aller vers l’autre, user de compassion, s’écouter, se nourrir de l’autre, s’entraider. Nous nous intéressons aux points de vue des autres, et cherchons à créer du lien entre personnes de différents milieux. Nous comprenons les contraintes liées à chacun-e (exemple, pour les personnes issues de l’immigration) et acceptons que nous sommes différent-e-s. Des espaces pour permettre cette compréhension et cette communication sont créés, afin d’y accepter l’autre et de pouvoir revoir nos façons de nous considérer.
Une façon de faire est de créer des lieux rassembleurs, reliés les uns aux autres, comme un lieu de rassemblement communautaire, ou un foyer communautaire, qui soit ouvert à tout le monde. Chacun-e peut contribuer à des projets collectifs initiés ou supportés par ces lieux, les gens peuvent collaborer et s’organiser ensemble. Les projets sont supportés par une charte de participation inclusive, pour s’assurer de former chaque nouvelle personne et que le projet reste inclusif.
...et créer une communauté sensibilisée et concernée par les enjeux d’inclusion et de justice sociale
Chaque habitant-e est sensibilisé-e et se sent concerné-e par la reconnaissance territoriale (pour attester de la présence historique et actuelle des peuples autochtones). Chaque communauté développe une vigilance quant à l’équité socio-environnementale. Des balises concrètes et partagées définissent, pour notre territoire et notre communauté particulière, ce qui est admissible pour notre communauté et ce qui ne l’est pas. Les espaces et ressources sont répartis de façon locale, équitable et égale. Des groupes locaux inclusifs mènent les réflexions sur un territoire donné, afin d’expérimenter des actions concertées.
Le partage est favorisé à travers la communauté, et toutes les personnes présentes sur le territoire peuvent participer aux projets locaux, bénéficier des différentes formes de partage, etc.
Promouvoir un mode de vie adapté pour chacun-e
Nous mettons en œuvre un accompagnement de type “co-développement” festif pour que chacun-e puisse adapter son mode de vie à ses besoins réels. Nous construisons et listons les outils concrets et faciles à utiliser pour soutenir notre processus de réflexion et de transition personnelle. Nous identifions les critères individuels de zone de confort et de safe space. Nous apprenons ensemble à avoir confiance en nous et en les autres. Nous déconstruisons ensemble nos propres barrières et freins au changement. Nous promouvons ce travail de transition individuelle par des capsules, des articles ou des événements mettant en avant les différentes personnes ayant fait ou étant en cours de transition et faisant rayonner d’autres manières de vivre et ainsi sécuriser celles et ceux qui auraient peur de faire ce travail.
Équité au niveau du travail et juste reconnaissance pour le travail
Les diplômes sont reconnus et les emplois sont accessibles. Les salaires sont équitables, et nous payons le travail à son juste prix. Le travail est également partagé en matière de pénibilité. Nous reconnaissons le rôle essentiel de certaines personnes, souvent issues de l’immigration, dans les services sociaux et à la personne et leur apport dans la communauté et la société.
Éducation et sensibilisation
Les citoyens et citoyennes sont formés sur les enjeux liés à l’inclusion, la diversité et l’équité. Que ce soit dès la garderie, dans les milieux de travail, ou lors d’activités citoyennes.