« Compréhension du quartier La Petite-Patrie » : différence entre les versions

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==== Situations de vulnérabilité environnementale ====
==== Situations de vulnérabilité environnementale ====
L’observation des cartes de vulnérabilité aux vagues de chaleur, de vulnérabilité aux pluies abondantes, de vulnérabilité aux sécheresses et de vulnérabilité aux tempêtes destructrices démontre que La Petite-Patrie est surtout sensible aux sécheresses et aux tempêtes destructrices. Il n’y a aucun risque de crues sur le territoire selon les données de la Ville.  
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À noter, peu de secteurs ressortent avec un quelconque risque élevé : les sécheresses et les tempêtes destructrices menacent une grande proportion du territoire de façon seulement modérée et seules quelques zones ont un risque élevé pour les tempêtes, particulièrement autour du secteur du Parc du Père-Marquette.
À noter, peu de secteurs ressortent avec un quelconque risque élevé : les sécheresses et les tempêtes destructrices menacent une grande proportion du territoire de façon seulement modérée et seules quelques zones ont un risque élevé pour les tempêtes, particulièrement autour du secteur du Parc du Père-Marquette.   [[Fichier:Vulnérabilité aux sécheresses en 2016 dans Petite-Patrie.png|vignette|300x300px|Vulnérabilité aux sécheresses en 2016 dans Petite-Patrie]]
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Version du 5 janvier 2022 à 13:29

Rappels

Contexte dans le projet Mobilité de quartier

Les documents nécessaires pour comprendre cette étape du diagnostic sont les suivants :

Rappel du territoire à l’étude

Quartiers sociologiques de Rosemont - La Petite-Patrie, 2014.png

Dans le cadre de l’objectif “2a - Compréhension de quartier” défini dans le Guide de diagnostic, le quartier sociologique qui est examiné ici est celui de La Petite-Patrie qui regroupait environ 50 700 personnes en 2016. Cette population correspond à environ 36 % de la population totale de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie (lui-même composé de deux quartiers sociologiques comme l’illustre la carte ci-dessus). La superficie de La Petite-Patrie est de 4,9 km2, soit environ 31 % du territoire de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie.

Secteurs de recensement selon Statistique Canada dans Petite-Patrie, 2016.png
Aires de diffusion selon Statistique Canada dans Petite-Patrie, 2016.png

Dans le cadre de la démarche de diagnostic étape “2a - Compréhension de quartier”, le quartier La Petite-Patrie a été étudié par le cumul des données de 18 secteurs de recensement de Statistique Canada (voir la carte de gauche) pour les données totales et par l’ensemble des 94 aires de diffusion pour les éléments cartographiés (voir la carte de droite).

Résumé de la démarche

Le document a été rédigé pour répondre le plus efficacement possible à l’objectif “2a - Compréhension de quartier” de Mobilité de quartier. Tous les détails des données recueillies (définition, sources, éléments importants à prendre en considération pour l’interprétation) sont disponibles dans le document de précisions méthodologiques.

Le recueil et l’analyse des données s’est déroulé de la façon suivante :

  • exploration des grandes bases de données (Recensement de Statistique Canada, données sur la défavorisation de l’INSPQ, données ouvertes de la Ville de Montréal, etc.), traitement statistique au besoin et compilation des données quantitatives et spatiales aux échelles des secteurs de recensement des deux quartiers étudiés  ;
  • recherche, lecture et analyse de documents de type portrait de quartier produits par les groupes locaux (par exemple la table de quartier) et l’arrondissement. Plusieurs extraits de ces documents sont cités dans les pages suivantes ;
  • construction de cartes pour permettre une analyse visuelle.
  • Rencontre auprès d’organismes du quartier pour discuter des premières conclusions du rapport (RTCPP, Comité logement, CIUSSS, CSDM, Arrondissement RPP)

Proximité

Caractéristiques du territoire

Territoire et contraintes principales

Situations contraignantes et d'enclavement dans Petite-Patrie, 2020.png
Vulnérabilité aux tempêtes destructrices en 2016 dans Petite-Patrie.png

La carte suivante l’illustre, la Petite-Patrie est un quartier central de Montréal, caractérisé par une importante circulation de transit nord-sud et une trame de rue régulière qui en facilite la traversée par certaines grandes artères (Saint-Laurent, Saint-Denis, Christophe-Colomb, Papineau et d’Iberville). Le quartier est délimité au sud et en partie à l’ouest par des voies ferrées qui sont à l’origine des quelques situations d’enclavement, parce que les voies ferrées sont peu perméables et impliquent des infrastructures contraignantes (viaducs) pour les traverser. Les fonctions génératrices de nuisances sont situées au sud du territoire (incinérateur, éco-centre, grandes infrastructures de transport, centres de réparation de véhicules, lieux de stockage de véhicules, etc.) et la circulation de camionnage autorisée en tout temps est limitée aux extrémités sud et ouest. La carte de l’utilisation du sol (abordée dans la section 2.3.1) illustre également ces différents constats. Mis à part ces éléments, aucune contrainte spatiale, situation d’enclavement ou de bris du tissu urbain majeurs n’est notable : le quartier est uniforme et perméable d’est en ouest et du nord au sud et bien connecté avec Villeray au nord et Rosemont à l’est. Dans la même idée, il n’y a pas de différences de niveaux majeures sur le territoire non plus, donc peu de dénivelé ou de pentes très fortes.

Situations de vulnérabilité environnementale

Vulnérabilité aux vagues de chaleur en 2016 dans Petite-Patrie.png

L’observation des cartes de vulnérabilité aux vagues de chaleur, de vulnérabilité aux pluies abondantes, de vulnérabilité aux sécheresses et de vulnérabilité aux tempêtes destructrices démontre que La Petite-Patrie est surtout sensible aux sécheresses et aux tempêtes destructrices. Il n’y a aucun risque de crues sur le territoire selon les données de la Ville.

Vulnérabilité aux vagues de chaleur en 2016 dans Petite-Patrie.png

À noter, peu de secteurs ressortent avec un quelconque risque élevé : les sécheresses et les tempêtes destructrices menacent une grande proportion du territoire de façon seulement modérée et seules quelques zones ont un risque élevé pour les tempêtes, particulièrement autour du secteur du Parc du Père-Marquette.

Vulnérabilité aux sécheresses en 2016 dans Petite-Patrie





Îlots de chaleur et couvert végétal

Température de surface en 2015 dans Petite Patrie.png

Les cartes de la température de surface et de canopée (c’est-à-dire le couvert forestier) illustrent que le territoire de La Petite-Patrie est recouvert d’un grand nombre d’îlots de chaleur et que le couvert forestier n’est pas très dense. Mais les zones les plus chaudes ne sont pour la plupart pas les zones résidentielles : elles coïncident avec les zones industrielles et commerciales, les grandes artères et les espaces qui bordent la voie ferrée au sud et à l’ouest.

Canopée en 2015 dans Petite Patrie.png

Parallèlement, le lien entre le couvert forestier et la température de surface est évident : les parcs sont des zones plus fraîches. Dans la même idée, les zones résidentielles de l’est, caractérisées par une forme urbaine qui inclut des cours avant et des cours arrière et dont les rues sont souvent plantées d’arbres matures apparaissent aussi comme des zones moins chaudes. Mais l’absence d’arbres n’est pas la cause unique de températures de surface élevées : les matériaux de surface (asphalte, béton, etc.) et les émissions participent aussi à augmenter la température, notamment dans les zones industrielles du sud.

Organisation de l’espace urbain

Tissu urbain

La forme urbaine du quartier La Petite-Patrie est compacte et dense, avec une prédominance marquée du tissu urbain montréalais qui est très perméable et offre des lieux de promenade confortables et sécuritaires (trottoirs, ruelles, présence d’arbres, etc.). Les rues longues sur le nord-sud (montréalais), incluant des jardins avant, des cours arrières et des ruelles sont reconnues pour être agréables à parcourir, sécuritaires et permettant une bonne qualité de vie.

La carte suivante illustre ces différents éléments, on peut y voir un très grand nombre de ruelles arrière. À noter, le quartier n’est pas très fourni en parcs, mais les rues typiques montréalaises garantissent un couvert végétal régulier pour les zones résidentielles (arbres à l’avant des maisons et cours arrière souvent végétalisées) comme l’illustre la carte du couvert végétal de la page précédente.

Bâti et logement

La Petite-Patrie est caractérisée par un bâti ancien comme en témoignent les données issues du recensement pour La Petite-Patrie, Rosemont-La Petite-Patrie et Montréal illustrées sur le graphique de la part des logements selon leur période de construction. En effet, 60 % de son parc immobilier date de 1960 ou avant.

La quartier est aussi caractérisé par une part moyenne élevée de locataires par rapport à la moyenne de l’arrondissement et de la ville de Montréal. La carte ci-dessus illustre que la majorité du quartier est davantage occupée par des locataires (plus de 50 % de locataires) et que le secteur Marconi  (situé à l’est) ressort du reste du territoire parce que ses habitants sont davantage des propriétaires. En moyenne pour La Petite-Patrie, on compte environ 72 % de locataires et 28 % de propriétaires.

Parallèlement, la densité de population au kilomètre carré est élevée dans le quartier (10 347 personnes par km2 en moyenne, par rapport à celle de Rosemont-La Petite-Patrie qui est de 8 807 et celle de Montréal égale à 4 668).


Grands constats - Logement et habitation (extraits de Regroupement des tables de concertation de La Petite-Patrie (RTCPP), 2019c, p. 5)

  • La proportion de locataires a diminué depuis 2006. En 2016, 71 % des ménages de La Petite-Patrie sont des locataires, comparativement à 77 % en 2006.
  • Depuis 1991, plus de 20 % du parc locatif a été converti en copropriétés.
  • En 2016, le loyer moyen d'un logement locatif est de 815 $, soit une hausse de 207 $ par mois par rapport à 2006.
  • En 2016, 34 % des ménages locataires de La Petite-Patrie consacrent 30 % ou plus de leur revenu pour se loger. C’est comparable à la moyenne de l’arrondissement mais plus bas que Montréal (36,5 %).
  • La Petite-Patrie compte 1 462 logements sociaux. Pourtant, plus de 6 000 ménages consacrent 30 % ou plus de leurs revenus pour se loger et avoir accès à un logement social pourrait les aider.
  • La Petite-Patrie a connu une croissance de loin supérieure à la moyenne montréalaise, de 72 % de la valeur foncière moyenne de ses logements entre 2006 et 2016.
  • Plus de la moitié de la population a déménagé entre 2011 et 2016, c’est plus élevé que la moyenne montréalaise.
  • Plus de 9 000 interventions de compagnies d'extermination contre les punaises de lit ont été réalisées entre 2011 et 2018 sur le territoire de l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, selon le registre de déclaration volontaire de la Ville de Montréal.

De plus, selon Desrochers : « Le marché immobilier a également subi des variations drastiques dans les dernières années, symbolisant les tendances gentrificatrices en cours. La proportion des immeubles à logements locatifs dans La Petite-Patrie serait passée de 96 % à 77 % entre 1991 et 2013, laissant notamment la place aux copropriétés indivises (Comité logement de la Petite-Patrie et Laboratoire Urbain de l'Université Concordia 2014). Dans les cinq dernières années, la hausse du prix de vente moyen des copropriétés a été 25 % plus importante au sein de Rosemont-La Petite-Patrie que dans l’ensemble de l'île de Montréal pour la même période (Fédération des chambres immobilières du Québec 2015). En plus de la part moins importante des logements locatifs et des hausses de prix rapides pour les copropriétés, 18,5 % des couples avec enfants vivent en situation de surpeuplement (Arrondissement de Rosemont-La Petite- Patrie 2014), ce qui laisse à croire qu’il y aurait un désalignement entre les caractéristiques morphologiques du parc de logements et les besoins des familles. » (Desrochers, 2016)

Les cartes de frais de logement mensuels médians des logements occupés par un ménage locataire en 2016 et de la valeur médiane des logements occupés par un ménage propriétaire illustrent plusieurs choses :

  • Concernant les ménages locataires : la partie ouest du quartier est caractérisée par des loyers en moyenne plus élevés, notamment autour du trajet du métro ;
  • Concernant les ménages propriétaires : c’est surtout au nord de la rue Beaubien qu’on retrouve une présence importante de propriétés dont la valeur est élevée.

Espaces de vie

Répartition des grandes fonctions

L’observation de la carte de l’utilisation du sol dans le quartier permet de constater que les fonctions industrielles sont en périphérie et situées en général proche des réseaux ferrés, ce qui limite les nuisances pour le cœur du quartier. Le centre du quartier est essentiellement résidentiel, les terrains institutionnels (sur lesquels se trouvent les écoles, par exemple) sont répartis de façon uniforme mais moins présentes à l’ouest et au nord-est. L’offre en parc n’est pas très élevée par rapport à d’autres quartiers de Montréal.

Répartition des services

La carte de la répartition des services disponibles en 2020 illustre la centralité de plusieurs services (le poste de police 35, le CLSC) et une répartition des services de santé sur les principales artères est-ouest. À noter, la présence de deux cinémas dans le quartier, ainsi que de deux bibliothèques, deux piscines. C’est la partie centrale du territoire qui dispose de la majorité des services.

Grands constats - santé, services sociaux et santé mentale (Regroupement des tables de concertation de La Petite-Patrie (RTCPP), 2019c, p. 8)

  • Les services de prises de sang et de prélèvements, la vaccination (6 ans et plus), l'accueil psychosocial, les consultations médicales sans rendez-vous et les soins infirmiers (soins courants) ont été transférés du CLSC La Petite-Patrie au CLSC Villeray et dans les groupes de médecine familiale.
  • Selon les intervenant.e.s du quartier, les longs délais d’attente pour obtenir des services sociaux ou de santé peuvent nuire à la santé physique et mentale des individus ainsi qu'à leur vie sociale et professionnelle ou scolaire.
  • En 2017-2018, 629 personnes vivant avec un problème de santé mentale ont été suivies par le CLSC La Petite-Patrie.
  • Les besoins en santé mentale sont criants et les ressources actuelles, tant dans le milieu communautaire que dans les services publics et parapublics, sont grandement insuffisantes pour y répondre.