Récit de la transition : Liens sociaux et communauté

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Définition

Définition : Le lien social est ce qui unit les individus dans un groupe et dans la société.

Le lien social, c’est ce qui unit les individus dans un groupe et dans la société : il est au cœur de la formation de communautés. Une communauté se crée et se vit dans les interactions quotidiennes d’un ensemble de personnes partageant quelque chose en commun (un milieu de vie, un intérêt, une culture). Cela signifie que nous pouvons appartenir à plusieurs communautés. Les liens sociaux et la communauté permettent de se relier les uns aux autres, et de répondre aux besoins de relations sociales et du sentiment d’appartenance.


Ce qu'on déconstruit

Déconstruction : La peur de l’autre se manifeste par une marginalisation insidieuse de certaines personnes qui se trouvent exclues de nos communautés.

La société occidentale valorise l’individu, sa productivité et la rentabilité de son travail. Elle accorde peu d’importance au temps passé en communauté. Développer des communautés locales fortes et saines n’a pas de grande valeur dans ce modèle. Ainsi, nous avons mis de côté certains liens sociaux (par exemple, vis à vis des aînés). La peur de l’Autre, de celui ou celle que nous ne connaissons pas, reste fréquente, et se manifeste par une marginalisation insidieuse et permanente de certaines personnes qui peuvent se trouver exclues de nos communautés.

Les liens sociaux ne sont pas mis au centre des décisions politiques et économiques. Nous prenons acte, avec la pandémie actuelle, à quel point ce lien est indispensable à notre bien-être. La crise a été vécue de façon très différente au sein d’une communauté ou dans une situation individuelle isolée : elle a accentué les difficultés des personnes en situation de vulnérabilités dont les communautés d’attache sont faibles ou peu nombreuses. Nous avons aussi relevé un paradoxe entre, d’une part, la distanciation physique et le sentiment de peur renforcé par le virus et, d’autre part, la nécessité de resserrer les liens et les solidarités. La pandémie a pourtant mis en lumière à quel point nous sommes interreliés, notamment via les différentes formes de solidarité qui ont émergées durant cette période. Cependant, la pandémie a aussi accéléré le développement du tout numérique, un des moteurs de l’individualisation et de la polarisation. Les gens sont moins amenés à se croiser, avec la généralisation du commerce en ligne, le visionnement en ligne, le télé-travail, etc.

Plusieurs questionnements guident ainsi l’histoire que l’on voudrait écrire : Comment faire pour que les personnes ne soient pas seules dans leur quotidien? Comment construire des ponts entre toutes les personnes et tous les groupes de la société? Comment répondre aux besoins de relation de tout le monde? De quelle communauté parler pour n’exclure personne? Et surtout: comment remettre au cœur du débat public l’importance et la nécessité de construire des liens sociaux qui soient sains pour l’avenir?


Ce à quoi on aspire

Aspiration : L’ouverture aux autres, le partage et les échanges sont constitutifs des liens sociaux.

Nous souhaitons une société où les individus sont moins isolés les uns des autres, avec des liens sociaux authentiques, plus forts, et qui soient ancrés dans des communautés. L’économie participerait aussi à la création de ces liens sociaux, en valorisant l’échange et le partage entre les êtres (humains et non-humains) et l’enrichissement collectif.

Tous les êtres humains devraient pouvoir être en relation et faire partie de nos communautés, avec une juste place assurée. L’ouverture aux autres, le partage et les échanges seraient constitutifs de ces liens sociaux. Nous aspirons à prendre soin de nos relations et à vivre des moments avec nos proches, d’avoir du temps pour créer des liens et pour valoriser les liens existants, mieux connaître nos voisins et notre communauté de proximité. Nous voulons créer des communautés capables de  « faire ensemble ».


Comment on s'y rend ?

Consolider les liens sociaux

Une des premières étapes consiste à reconsidérer et cultiver les différents liens qui nous unissent : consolider les liens de proximité, et donc les communautés, incluant les liens avec les personnes vulnérables, et retisser les liens sociaux érodés. En d’autres termes, se nourrir de l’autre, s’y intéresser, l’accueillir, et se faire confiance dans l’altérité pour consolider nos liens, notamment en mettant en place dans notre société des processus qui permettent d’encourager la diversité culturelle, générationnelle et sociale. L’art peut être un formidable moyen de consolider les liens sociaux. Les projets menés par Patsy Van Roost (La fée urbaine) vise à créer le dialogue, la rencontre entre les voisin.e.s.  Pour la Saint-Valentin, elle invite ses voisin.e.s à afficher des banderoles sur leur balcon, envoyer des lettres à des inconnu.e.s du quartier. Elle produit des œuvres artistiques éphémères et collaboratives à partir des histoires des gens qui l’entourent. Ses interventions sont aujourd’hui très populaires et inspirent d’autres personnes, des organismes comme Solon ou des villes et villages en région.

Moyens : Consolider les liens de proximité : par exemple, l’artiste Patsy Van Roost invite les voisin-ne-s à afficher des banderoles sur leurs balcons pour la Saint Valentin.

S’impliquer

Pour alimenter ces liens sociaux, les dimensions du temps (avoir du temps) et de la solidarité sont centrales : que ce soit par des implications sociales dans le cadre de son travail ou à l’extérieur, ou en imaginant une société où on travaillerait moins et où on pourrait consacrer une demie journée par semaine aux autres, ou mobiliser sa communauté pour aider les plus vulnérables. Par exemple, nous pourrions davantage populariser le bénévolat d’entreprise. L’organisme de soutien aux aînés Les Petits Frères organise des partenariats avec des entreprises qui délèguent une équipe de travailleurs pour réaliser des activités bénévoles au sein de l’entreprise.  

Réaliser des projets et activités dans notre voisinage

En faisant des projets ensemble nous renforçons notre appartenance à une communauté. Nous souhaitons multiplier les opportunités de collaborer avec nos voisin.e.s pour améliorer notre bien-être au sein de notre milieu de vie, répondre à des besoins localement, partager et échanger des savoirs, des objets, des services, etc. De plus en plus de projets en ce sens voient le jour. À Montréal les projets de ruelles vertes offrent une très grande possibilité de créer ce sentiment de communauté étant donné la proximité géographique entre voisin.e.s. Les voisin.e.s qui se rassemblent pour monter un projet de ruelle verte ont souvent comme objectif premier de créer des liens dans le voisinage et de bâtir un projet collectif pour embellir le lieu, qui en fin de compte, sert de rassemblements/fêtes/espaces de jeux pour enfants.

À l’échelle du quartier ou du milieu de vie, le Programme PPC (Projets Participatifs Citoyens) de Rosemont-La Petite-Patrie est une belle façon de rencontrer des voisin.e.s à une moins grande proximité de notre domicile mais partagent des préoccupations similaires d’amélioration du milieu de vie. Ces projets favorisent la création d’une communauté et d’un sentiment d’appartenance des résident-e-s à leur quartier. À Verdun, Demain Verdun est un mouvement citoyen local qui sensibilise les gens autour du pouvoir de l’engagement et de l’action citoyenne, tout en misant sur la création de liens sociaux pour les habitants du quartier.

S’entraider et aider les plus vulnérables d’entre nous

En réalisant des actions bénévoles et en venant en aide aux plus vulnérables dans notre communauté nous créons du lien social avec des personnes hors de notre cercle de contacts immédiats. Nous contribuons à créer de la solidarité et à  renforcer les liens entre les membres de la communauté. Au cours de la Pandémie de COVID-19, les cyclistes solidaires sont venus en aide aux personnes les plus isolées qui n’avaient plus la possibilité de se déplacer pour aller chercher leur paniers alimentaires. Une véritable communauté de cyclistes s’est organisée pour soutenir les organismes de sécurité alimentaire de nos quartiers et contribuer à briser l’isolement des personnes vulnérables ou marginalisées.

Créer des espaces de rencontres et de partage

La création d’espaces multi-usages (logement, travail, activités socio-culturelles, espaces communautaires, etc.) où passer du temps permettrait de multiplier les possibilités de rencontres à l’échelle locale, de développer un réseau et un sentiment d’appartenance à une/des communautés. Par exemple, nous imaginons récupérer des bâtiments patrimoniaux et les transformer en communs articulés par une nouvelle économie solidaire et de partage, en favorisant la participation citoyenne et une gouvernance partagée. Le partage d’objets, la mise à disposition de moyens de production, la création d’ateliers de réparation et de fabrication alimente ces tiers-lieux ouverts à toutes et à tous et dans lesquels socialiser. Ils auraient aussi la vocation d’être des lieux communs d’apprentissage et d’échange, pour permettre notamment à la communauté à réapprendre à imaginer et faire des projets ensemble. Il existe plusieurs tiers-lieux, espaces de partage, d’apprentissage ou d’entraide à Montréal et Québec : La Patente, le Santropol Roulant, la Maison de l’amitié. Ces tiers-lieux fournissent des ateliers ou des espaces de travail ouverts à la communauté pour réaliser des projets avec les outils qui sont disponibles. Ces espaces favorisent la rencontre, la transmission de savoir-faire, la collaboration et la production de projets collectifs. À Sherbrooke, le café Baobab, espace de rassemblement participatif, a pour mission de dynamiser les solidarités par des évènements socioculturels, des repas et des moments nourrissants.